Sanctuaire redux - Tome 1 - L'appel des abysses
Bande Dessinée /
Critique
- écrit par plienard, le 28/11/2009
Tags : sanctuaire redux tome   betbeder stephane pages
Le sous-marin Uss Nebraska se retrouve coincé par 2000 mètres de fonds devant un étrange temple, et les ennuis commencent. Le best-seller de Xavier Dorison et Christophe Bec est revu par Stéphane Betbeder et Riccardo Crosa avec de nouveaux personnages.
Et si on vous disait que l'on va refaire votre série de bande dessinée préférée : dessin et scénario, comment réagiriez-vous ?
L'idée à première vue semble originale, oui ! Mais pour l'intérêt du lecteur, à voir ! Si en plus, le nouvel auteur, Stéphane Betbeder, « ne s'interdit pas une fin totalement différente », on se demande pourquoi ne pas faire une autre histoire ! Car enfin, on ne voit pas ce que le lecteur va y gagner.
Uss NebraskaPour ceux qui ne connaissent pas la trilogie du Sanctuaire, scénarisée par Xavier Dorison et dessinée par Christophe Bec, en voici la présentation : un sous-marin nucléaire américain, l'Uss Nebraska, attiré par le signal d'un vieux submersible russe, se retrouve coincé à 2000 mètres de fond et devant un étrange temple immergé. A partir de ce moment, l'équipage va avoir un comportement anormal.
Le challenge, pour le scénariste Stéphane Betbeder et le dessinateur Riccardo Crosa est donc de reprendre ce best-seller des éditions Humanoïdes associés et de nous en donner une autre vision.
Dans ce premier album, Stéphane Betbeder (qui scénarise aussi la série Bunker avec Christophe Bec) démarre par les incidents rencontrés dans le sous-marin russe. Avec cette introduction très inquiétante dans son déroulement, on sent que la psychologie des personnages va jouer un rôle important. 
ex-enfant starEnsuite, il se démarque de la série "mère" en nous présentant les principaux protagonistes pour la suite du récit. On notera qu'il intègre de nouveaux personnages : un ancien enfant-star, un fils de sénateur qui s'embarque pour fuir ses problèmes, des femmes journalistes qui, on s'en doute, vont être source de problèmes dans un sous-marin à 99% masculin, sans compter les problèmes personnels, professionnels, psychologiques que l'équipage ramène à bord. Ainsi le scénariste commence par planter le décor. On sent que ce cocktail est détonant et qu'il s'ajoute à l'atmosphère cloisonnée que l'on peut deviner dans un tel vaisseau.
Côté dessin, Riccardo Crosa se démarque aussi de la série par son style. Le trait de son prédécesseur plus sec, presque aiguisé, renforcé par les jeux d'ombres noires donnait une atmosphère lourde et pesante, tirant sur l'horreur. A l'inverse, le dessin de Crosa plus en rondeur, moins viril, style manga par certains côtés correspond bien à rendre l'aspect psychologique et les rapports entre les personnages, mais les expressions sont quelquefois inexistantes.
Pour ce premier opus, l'objectif semble donc rempli. Les auteurs sont parvenus à faire oublier que nous sommes dans une adaptation de série. Cependant, la chose était aisée car on n'est pas encore rentré dans l'histoire même de Sanctuaire. C'était juste une introduction.
A la fin du tome, on s'aperçoit que l'on a envie de connaître la suite (même si on la connaît déjà !) et surtout d'avoir des réponses aux nombreuses questions qui se posent : Comment certains personnages ont-ils pu intégrer le sous-marin, quel va être l'impact de la gente féminine mais surtout comment vont réagir les protagonistes aux difficultés qui s'annoncent. L'angle sous lequel les auteurs ont abordé la série est intéressant et ouvre de nouvelles perspectives. On attend de voir le deuxième opus avec impatience, prévu pour le mois de janvier 2010.
On notera que les 2 compères s'étaient déjà essayés à l'adaptation de la série dans un format manga de très bonne facture avec Sanctuaire reminded (3 albums en 2007).