5.5/10Ric Hochet - Tome 77 - Ici 77 !...

/ Critique - écrit par plienard, le 14/04/2010
Notre verdict : 5.5/10 - Dans le bleu des yeux (Fiche technique)

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Ric Hochet est confronté à un assassin qui se fait appeler « 77 ». Rien ne semble pouvoir l'identifier, sauf peut-être un indice : les yeux bleus.

Cet album de Ric Hochet est le numéro 77 ! Rendons donc hommage à Tibet pour sa productivité en plus de 60 ans de carrière. Il doit être un des seuls à avoir sorti autant d'albums (en moyenne 2 ou 3 par an). Il nous a malheureusement quittés le 3 janvier 2010. Alors profitons de ce dernier album ensemble.

Ric Hochet participe au tournage du dernier épisode de la première saison de Démon de minuit, une série tournée par Lamberto. Pour des raisons financières, le héros de la série, Alain Carcetti, meurt afin d'être remplacé par un acteur moins cher, Paul Darcy pour la seconde saison. C'est l'occasion pour Alain de faire étalage de tout son talent tout en montrant sa colère et son amertume. la blague de Carcetti
La blague de Carcetti
Il fera croire qu'il est mort, qu'il veut tuer son successeur et qu'il veut se suicider. Bref, il fait une sortie fracassante. Mais c'est aussi pour lui le moment de dire ses quatre vérités à toute l'équipe. Lamberto ne veut pas s'en laisser conter et il organise une caméra cachée sur Alain Carcetti. Malheureusement, un fou va profiter de cette supercherie pour assassiner l'acteur. Il se fait appeler « 77 », tout bonnement comme le soixante dix-septième futur album de Ric Hochet, car il utilise les titres des albums de Ric Hochet pour communiquer ses méfaits par un jeu de « morts croisées ».

Pour commencer, faisons un descriptif des choses que nous n'avons pas aimées ou qui nous ont agacés. Premièrement, le fait que 90% des personnages aient les yeux bleus. Sauf erreur de ma part, et d'après mes souvenirs de biologie (qui ne sont pas si vieux malgré ce que certains pourraient penser !), il est impossible qu'une telle proportion puisse exister. Sauf s'il y a une épidémie qui attaque les pigments des yeux ! Ensuite, le policier et oncle de Nadine doit porter des lentilles car s'il a les yeux marrons pratiquement tout l'album, il arrive à avoir les yeux bleus à la page 14.

Deuxièmement, concernant le dessin, les personnages sont un peu fixes et certains sont peu expressifs, notamment le metteur en scène qui a toujours sa paire de lunettes sur le nez. A moins qu'il ne soit sensible à la lumière, et alors, c'est qu'il a les yeux clairs (!?), lui aussi. Concernant aussi les mains de personnages, comme celle sur la couverture ou encore à la page 28 case 11, il semble que cela soit une caractéristique physique chez Ric (voir critique du tome 74) d'avoir le bras cassé et une main totalement atrophiée. Il y a aussi cette moustache qui disparaît (page 10, case 2).

Troisièmement, la fin est un peu bâclée. Tu ne crois pas si bien dire !
Tu ne crois pas si bien dire !
On se demande encore comment Ric arrive à trouver la maison où le meurtrier se cache. Désolé de vous dire la fin, mais Ric finit par le trouver ! En plus, le commissariat doit être en face du lieu où Nadine est retenue. Car, entre le moment ou Ric lui téléphone et celui où il la sauve, il doit se passer environ 5 minutes. Enfin, cette tendance à faire passer la police pour plus bête qu'elle n'est est quelquefois un peu irritante : ne pas faire une enquête de voisinage des victimes pour récolter des indices, c'est un peu le B.A.ba. Mais heureusement Nadine et Ric sont là pour s'en charger.

Elle court où, Nadichon?
Elle court où, Nadichon?
Enfin, ce surnom horrible donné à Nadine par Ric, a provoqué chez moi un violent fou rire. Nadichon (page 22, case 11) semble être l' « association - contraction » de Nadine, nichon, bichon, bichou et que sais-je encore ! Bref, ce qui doit être un petit surnom amoureux ressemble plus à une expression de l'inconscient collectif sur l'utilité de ce personnage et de ce qu'on en pense, c'est-à-dire pas grand chose. Si j'osais la comparaison, je dirais qu'elle est la parfaite représentation de la blonde (aux yeux bleus, of course !).

Voyons, le côté positif : la formidable promotion de la série qui est faite à l'intérieur de l'album par le biais du jeu du meurtrier. Toutes ces références aux albums ont titillé la curiosité du bédéphile que je suis. Ensuite, les quelques caricatures de MAM (Michèle Alliot-Marie) et notre président actuel sont les quelques moments de l'album qui font sourire. La caricature étant une activité que Tibet pratiquait avec beaucoup de qualité (dans la Tibetière du journal Tintin, 1971-1972).

En conclusion, ce dernier album est sensiblement meilleur que les précédents (merci à Athanagor de nous donner son avis). Et pour une fois, le titre, même s'il est nul, a un rapport avec l'intrigue.

Notons, aussi, que A.P. Duchâteau revient à ses premiers amours et dans une volonté de faire découvrir son héros d'une autre manière, il nous propose un roman noir (en tout cas par sa couverture) de la première enquête de Ric. Il est sorti le 19 mars 2010.