6.5/10Réalités

/ Critique - écrit par athanagor, le 06/05/2008
Notre verdict : 6.5/10 - La réalité si j'mens ! (Fiche technique)

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Rongée par la perte de son fiancé victime de la guerre civile, Marie décide de s'embarquer dans l'exploration interplanétaire, pass'qu'y en a vraiment trop marre de cette planète pourrie !

Dans un monde étrange où les avions ne font pas de bruit et le transport le plus commun est la locomotive à vapeur, où des hordes de scientifiques qui maîtrisent tous les aspects pratiques de la physique quantique découvrent avec étonnement que la paille brûle au contact du feu, la jeune Marie, ayant perdu son soupirant dans une guerre de tranchées façon Verdun avec des fusils lasers, mène une vie vide de sens. Volontaire pour l'exploration galactique en tant que médecin de bord, elle embarque sur un vaisseau prévu à cet effet, qui n'embarque que trois personnes, le plus souvent ayant réussi avec succès le test de la guêpière en 90 D. Débarquées sur la planète de destination, les trois jeunes filles vont découvrir un monde en ruine où ne survit qu'un enfant seul, muet, aux cheveux longs avec des pompes et des nippes d'otage des FARC. Explorant ce monde fascinant et majestueux, les trois donzelles commencent à développer un curieux sentiment, celui que ce monde n'attendait qu'elles...

Comment ça y'a trop de circulation !
Comment ça y'a trop de circulation !
Il est assez malaisé, quand on n'est pas rompu à la lecture assidue de manga, de vouloir faire une appréciation des illustrations d'un exemplaire parmi d'autres. Dans le même genre, tous ceux qui ne sont pas habitués à une écoute régulière de trash métal vous diront que rien ne ressemble plus à du Slayer que du
Sepultura. Cette petite facétie que présente le cerveau en ce qu'il ne différencie bien que ce qu'il connaît, sera vite réparée quand les vrais amateurs du genre leur débouleront sur la gueule à grand renfort de gestes virils et douloureux qui n'auront d'égales que la brutalité des paroles et menaces les accompagnant. Ainsi, pour le néophyte, cette BD ne présente que l'étalage habituel d'yeux démesurément grands, de visages en forme d'amande et de rondeurs féminines aussi alléchantes que leur probabilité d'occurrence dans la vraie vie sont rares. Sinon, les couleurs sont chouettes, comme bien souvent quand il y en a dans ce genre d'ouvrage.

De la même façon, et toujours dans la série « manga pour les nuls », l'univers qui baigne l'histoire vous a un petit goût de déjà-lu : comme cité précédemment des guerres de tranchées avec des fusils laser, et des téléphones portables dernier cri pour réserver son billets sur le train corail 077, qui relie Agadir à Biscarosse en un temps record de 8 jours 12 heures et 47 minutes, et qui roule au charbonEt puis quelle crise du logement ?!
Et puis quelle crise du logement ?!
génétiquement modifié. Serait-ce ça le Steampunk ? Mais soyons indulgent et reconnaissons que ce mélange des époques, qui semble posséder un fort taux de récurrence dans la BD nippone, reflète bien l'ambiguïté du pays dans lequel elle est née. En effet la vie s'y partage entre des villes ultramodernes, des capacités d'invention technologique fortes, et un culte pour la nature, le respect des forêts et la manifestation du beau dans les arts floraux, issus du culte shinto. On pourrait également y voir la nostalgie fantasmée d'une époque que l'on voudrait croire moins dure que la nôtre, et qui trouverait son absolu dans le temps qui précéda celui de l'atome.

Mise au point par Kara, qui comme son nom ne l'indique pas forcément, a fait ses études notamment au CFT Gobelins, l'histoire nous amène petit à petit vers une réflexion et une conclusion assez convenues, que l'on pourrait rattacher à une foule de citations, mais dont la plus synthétique et idoine serait « La sagesse ne peut venir que de l'expérience » de Morihei Ueshiba, fondateur de l'aïkido, et grand penseur s'il en est. Bien que la réflexion ainsi encouragée ne sache générer des interférences mentales suffisantes pour troubler le sommeil, l'histoire a le double mérite d'être exposée d'une façon simple sans trop se la jouer, et de ne pas vouloir se traîner sur 18 ou 24 tomes, alors que ce one shot très justement dosé y suffit amplement.