4/10Raise the dead : dans les vieux pots, on peut aussi foirer la soupe

/ Critique - écrit par athanagor, le 18/05/2011
Notre verdict : 4/10 - Zombie dans la brume (Fiche technique)

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Sur un principe de base de la survie en territoire zombie, ce premier tome, qui se veut le point de départ d’un nouveau standard du genre, déroule les clichés en oubliant de les assaisonner.

Comme dans le récent (et pas fameux) Légion, un groupe de survivants enfermés dans un café, résistent tant bien que mal à la poussée d’individus passablement agacés et belliqueux qui cognent aux fenêtres. Pourtant ici, il ne s’agit pas d’anges missionnés, mais de zombies grognant et traînant les pattes, dans la plus pure tradition du genre. Poussés par un mystérieux désir de ne pas finir grignotés par cette plèbe dégoulinante, le groupe décide de gagner un bunker sécurisé, où leur petit nombre pourra survivre en sécurité, en attendant un hypothétique retour à la normal.

Une fois de plus, Leah Moore (oups, pardon… La Fille d’Alan Moore) et son ami John Reppion remettent le couvert, et c’est toujours avec une certaine
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ostentation qu’on nous prie de croire que l’illustre lien de parenté va faire toute la différence. Malheureusement, et comme d’habitude, la qualité générale se révèle juste passable. Ceci étant dit, on nous promet également une préface de Max Brooks, qu’on ne trouvera nulle part dans le livre. Comme quoi, il devient de plus en plus nécessaire de se méfier des quatrièmes de couvertures racoleurs.

Ca n’a l’air de rien, comme ça, une histoire de zombie, mais c’est un gros challenge. La raison en est que, de toute façon, on sait que ça ne se terminera pas par un happy end. A la fin, sauf miracle, il y aura toujours autant (voire plus) de zombies et beaucoup moins de gens qui ne le sont toujours pas. A partir de là, deux options s’offrent à un auteur. Soit en profiter pour poser une réflexion sur la nature humaine, en examinant, par exemple, la psychologie et les comportements des survivants, soit proposer un survival décérébré et boosté à l’Energy drink, dont la qualité se mesurera au nombre de headshots et de membres sectionnés. Dans les deux cas, la réussite est possible et l’échec très probable.

Ici, c’est une tentative d’analyse des personnalités qui est proposée, en mettant en parallèle les événements présents avec des flash-backs concernant chaque survivant. Mais le tout est appuyé sur des personnages tellement prévisibles, que n’était le thème de l’ouvrage, on croirait lire le début d’une blague raciste. On trouve le taulard fraîchement libéré, l’homme d’affaire nerveux qui refuse de comprendre la situation et ne pense qu’à ses contrats, la conductrice de bus noire et obèse
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qui perd progressivement contact avec ses enfants qui vivent avec son ex-mari à l’autre bout des US, le frère et la sœur de huit et dix ans qui s’en sont sortis on ne sait comment et, miracle, une scientifique qui travaille justement dans le labo qui expérimente le virus coupable de la contamination générale. Bref, les têtes de gondoles du catalogue de personnages utilisables dans une histoire de zombies. La seule bonne idée du casting tourne autour du professeur à l’origine de la découverte, qu’on trouvera au milieu de l’ouvrage et dont nous tairons les agissements et devenir précis, pour ne pas trop spoiler. Mais cette idée est tellement peu et mal exploitée qu’elle ne sert finalement à rien et finit par disparaître dans les méandres des pages tournées.

La seule nouveauté n’étant pas exploitée (car peut-être gardée pour les tomes suivants), on se retrouve avec un bête comics de zombie, avec un début, un développement et une fin de comics de zombie, dessiné par un dessinateur de comics, qui dessine aussi des comics de zombie en rajoutant des dents sur les visages quand ils sont dans l’ombre. On pourra donc passer à côté de cet ouvrage et faire autre chose en attendant le prochain comics de zombie.