6.5/10Les Racines du chaos - tome 1 - Lux

/ Critique - écrit par plienard, le 23/03/2011
Notre verdict : 6.5/10 - No fiat lux (Fiche technique)

Les Balkans ont toujours été difficiles à appréhender. La preuve en dessin pour cette histoire où Alexandre va apprendre que sa mère fréquentait des terroristes. L’album est à lire avec un livre d’histoire à côté de vous.

Alexandre Ostojic apprend l’accident de sa mère, Sofia Banovic. Elle a été renversée par une voiture. Pourtant, tout ne semble pas aussi simple. L’accident est un assassinat et Alexandre finit par apprendre que sa mère transportait une petite bombe et qu’elle côtoyait des terroristes.


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L’école de dessin espagnole fait encore parler d’elle avec Felipe Hernandez Cava au scénario et Bartolomé Segui au dessin de cet album. Certains les connaissent peut-être déjà avec, entre autre, Les serpents aveugles chez Dargaud. Pourtant, cette fois, on sera moins enthousiaste. L’album est de qualité (scénario et dessin) mais on a du mal a vraiment s’immerger dans l’histoire. Il n’y a pas de choses extraordinaires ou incroyables qui arrivent, mais on ne ressent pas d’émotion, en particulier pour le personnage principal. Est-ce son origine yougoslave qui l’empêche d’être expressif ou un manque dans le dessin et le scénario ? On ne sait pas. Toujours est-il que le manque de réaction d’Alexandre face aux événements déconcerte un peu. Il perd sa mère, il est embarqué dans une histoire d’espionnage international, il est victime d’intimidation et de tentative d’assassinat, et on n’a pas l’impression qu’il ait peur. Il est vrai que les dessins des visages ne sont pas très expressifs. Les dessins sont d’ailleurs assez sombres et jouent avec le flou. Le lecteur navigue à vue un peu comme le narrateur Alexandre.


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Côté scénario, la complexité des ressorts historiques, censés cautionner l’attitude de la mère d’Alexandre et mettre en place tous les personnages, empêche de vraiment apprécier l’histoire. Les explications sur les rapports de force, les jeux diplomatiques qui se sont joués pour la formation de la Yougoslavie passant par les dialogues entre Alexandre et les services secrets britanniques ou avec le professeur Ibisevic sont difficiles à comprendre. Du coup, on passe un peu vite sur cette partie que l’on espère pas trop longue et que l’on ne comprend pas (sauf si vous êtes agrégé d’histoire !). On sent que les auteurs ont cherché à être pédagogues et didactiques, c’est tout à leur honneur. Mais n’ont-ils pas été trop loin ? Une fois passé le chapitre de l’explication, l’album devient plus agréable et plus accessible avec ce thriller somme toute classique.

Dans un Londres embrumé, Felipe Hernandez Cava et Bartolomé Segui mettent en place une intrigue sombre qui va emmener Alexandre dans une histoire d’espionnage en compagnie d’une jolie espionne. Une fois passé le cours de géopolitique, on a une gentille histoire d’espionnage en deux tomes.