5/10Les Psy - Tome 15 - Je m'aime !

/ Critique - écrit par riffhifi, le 02/04/2008
Notre verdict : 5/10 - Les psy taffent (Fiche technique)

Vaste sujet que la psychanalyse et ceux qui la pratiquent. Sujet que Cauvin effleure gentiment depuis quinze tomes, sans se salir les mains ni celles du lecteur.

Dernière née des séries écrites par Raoul Cauvin pour Spirou, Les psy sort déjà aujourd'hui son quinzième tome en 15 ans. Donc le scénariste comique le plus prolifique de Dupuis n'a pas créé de nouveau titre depuis plus de quinze ans. L'occasion de faire le point sur les séries en cours du Monsieur :

En y ajoutant les 10 tomes des Paparazzi, série à la vie courte, et les 13 tomes de CRS=Détresse parus chez le rival Dargaud, on réalisera s'il était encore besoin que
Cauvin ne chôme pas. La relative jeunesse de la série des Psy en fait-elle la plus nerveuse ou la plus réussie ? Pas vraiment, la faute à un sujet trop souvent traité, et trop effleuré par Cauvin.

Malgré le titre pluriel, le héros unique de la série est le psychanalyste Antoine Médard, l'homme aux lunettes en demi-cercle et aux cheveux électriques. On remarquera que sa coiffure a évolué de façon quasiment obscène au fil des albums, présentant une érection progressive qui ferait sans doute glousser feu Sigmund Freud. Dommage que la série ne partage pas ladite érection : Cauvin y livre des gags en pilote automatique, sans véritable audace ni tentative de rentrer dans les détails de la psychanalyse. On y retrouve son goût pour les parallèles (avec un flash-back, avec une situation comparable) et son écriture maîtrisée, efficace, qui permet à ses séries de planer sans trop de problème au-dessus, par exemple, des calamiteuses séries thématiques de Bamboo.


Bédu, de son côté, semble réussir à s'amuser occasionnellement avec les expressions de visages des personnages. Peu d'entre eux sont récurrents : en-dehors du psy principal, on croise deux de ses collègues, le barbu Pinchart et l'accorte Julie Clément, ainsi que sa femme et un patient souffrant de problèmes avec la maîtrise de son corps. Quant au strip-teaseur de la couverture, on le retrouve effectivement dans l'album : il est le protagoniste de la SEULE histoire à aborder (très vaguement) la question de la sexualité. On touche du doigt un problème épineux : parler de psychanalyse sans jamais parler de sexe, c'est quand même louper une bonne partie du sujet, Woody Allen vous le confirmera.

Au bout du compte, la partie la plus intéressante de l'album est sans doute la tache de Rorschach proposée dans les doubles pages d'ouverture et de fermeture, car on peut y voir ce qu'on veut. Personnellement j'y vois un rapace qui me fonce dessus. Et vous ?...