6.5/10Un Privé à la cambrousse - Intégrale 2

/ Critique - écrit par plienard, le 23/02/2012
Notre verdict : 6.5/10 - Maigret et les fantômes de campagne (Fiche technique)

La seconde intégrale reprenant les enquêtes du campagnard Hubert est enfin parue, toujours aux éditions Gallimard. Regroupant les trois histoires Les fantômes du garde-barrière (1999), Virage dangereux (2000) et Au bout du canal (2002) parues initialement au Seuil, Hubert va cette fois être confronté à un fou, des fantômes et partir au Chili !

 


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Les fantômes du garde-barrière

À Beaulieu sur Morne, la vie suit son cours tranquillement. Léon passe toujours son café à la chaussette, les discussions de comptoirs se résument à la chasse, à la pêche quand Hubert le détective-épicier est présent. Pourtant les habitudes sont modifiées quand Momo, le garde-barrière, vient prendre un verre ou deux à 17h, laissant Zézette, sa compagne ivrogne, s’occuper du passage à niveau.

Son enquête le mènera de Morneville jusqu’à Blanville, des voies ferrées jusqu’au cimetière. Il risquera sa vie pour trouver le fin mot d’une histoire de fou.

 

Virage dangereux


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Après avoir échappé à la mort, Hubert tient sa promesse faite au seigneur de ne plus boire un verre d’alcool. La vie se découvre alors un peu plus morne et triste. Le village reste dans une humidité latente et dans la fumée des systèmes de chauffage au bois – sapin ou chêne selon votre rang social – ou au charbon. Nous sommes en plein hiver et Hubert n’a plus vraiment le goût aux enquêtes. Il cohabite difficilement avec son frère qui, en ce moment, a un drôle de comportement. Et v’là t-y pas qu’il sent ... la cave ! Ça c’est un mystère pour le privé de la cambrousse, Hubert l’épicier ambulant.

 

Au bout du canal

Après avoir résolu l’affaire concernant son frère, ce dernier l’expulse de chez eux pour retrouver son ex-femme. Il part donc pour le Chili ! Finalement, il s’arrêtera à Tarascon, intrigué qu’il est, par un bossu qu’il connaît bien.

 


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Bruno Heitz continue son petit bonhomme de chemin avec son détective-épicier. Si le pauvre garçon va souvent être confronté à des fantômes, c’est aussi pour montrer la crédulité de cet esprit de campagne. Sans fioritures, sans recherches de sophistication, le dessin de Bruno Heitz respire la simplicité qui fait la particularité et la qualité du monde rural, et qui fleure bon, ici, le bon vieux temps.

L’instituteur connaît tout le monde et gère toutes les affaires de la commune, le curé est celui qui sait tout, et d’ailleurs tout le monde sait tout sur tout le monde. Le village d’à côté est forcément moins bien. Le détective Hubert utilise ses simples faits pour résoudre ses enquêtes : il sait dire, par exemple, où on vend des piles Varta ...

Et si tout ce petit monde se connaît bien, le lecteur commence aussi à connaître son petit monde. Mme Favergeot la gérante de l’économia, le notaire, le frère d’Hubert, on prend plaisir à les retrouver, à les voir un peu cruels entre eux, mais toujours prêts à s’entraider au besoin. C’était ça le monde rural.


La couverture de l'intégrale.