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8/10Pornostar

/ Critique - écrit par Maixent, le 22/09/2019
Notre verdict : 8/10 - Pornopolar (Fiche technique)

Tags : porno videos pornostar sexe star seins anal

La magie des "fumetti" à l'ancienne

Lancement d'une nouvelle collection chez dynamite, FumettiX, qui a pour ambition de rééditer au format poche original le meilleur des pockets érotiques. Des histoires au style direct, en noir et blanc, qui ont maintenant quelques années mais révèlent un certain âge d'or et permettent aux nouveaux lecteurs ou aux amateurs de renouer avec des éditions parfois oubliées ou jamais publiées en France car reléguées au rang de bande dessinée de mauvaise qualité.


Quand on aime son métier

 

On commence donc avec Pornostar de Giovanni Romanini. Pour ceux qui ne connaissent pas cet auteur, la présente édition offre fort à propos une petite biographie illustrée de quelques pages, rappelant le lien étroit entre Romanini et Magnus dont il fut l'assistant et dont le style est souvent très proche. Mais aussi sa participation à la bande dessinée jeunesse, avec Donald ou Martin Mystère ou son goût pour les peintures de western. Ce petit passage didactique permet d'entrer également dans l'Histoire de la bande dessinée.

On découvre ensuite nos deux héroïnes, Beba et Fiona, deux sœurs, l'une star du porno, et l'autre son manager, dans trois récits différents mêlant action, pornographie et polar. Avec un rythme effréné, on est happé à chaque fois par une intrigue simple mais d'une efficacité redoutable rappelant les romans noirs de la belle époque, entre extorsion, trafic de drogue, vols et mafia.
Une soeur attentive

 

Ainsi,on retrouvera par exemple les deux sœurs confrontées à des bandits lors d'une méprise dans une magasin de lingerie. La vendeuse, qui se sert de son magasin pour passer de la drogue, leur donne la mauvaise boite et devra donc la récupérer avec ses acolytes par la manière forte. En parallèle, le lecteur pourra suivre un tournage de Beba dans le plus pur style du porno de bas étage avec un réparateur bien membré et un mari qui découvre la scène et décide d'y participer. Plusieurs éléments sont remarquables, dans ce court récit. On peut s'attarder sur le dessin magnifique qui incarne comme par magie les corps avec seulement une ligne claire et un travail sur les ombres. On est pris par le récit et la violence avec une réelle angoisse face à ces bandits, caricaturaux et brutaux qui n'hésitent pas à molester les deux victimes innocentes. On s'amuse aussi des dialogues directs et de situations burlesques tellement elles sont exagérées, comme le chef des bandits n'hésitant pas à enculer ses compères pour les punir de leur maladresse. Et bien sûr une forte charge érotique qui plane en permanence.


Mais non t'es pas humilié. Entre copains c'est normal

 

Les deux autres histoires sont du même acabit avec cette virtuosité et cette efficacité. On retrouvera Beba kidnappée pour de sombres raisons financières dans la première. Tandis que la dernière met en scène une hermaphrodite délurée dans le monde du grand luxe avec une intrigue digne d'un SAS autour d'un vol de bijoux.

Les scènes s’enchaînent avec brio dans ce format de deux planches par page, donnant à l'ensemble une aisance d'écriture pour des récits qui se dévorent. Les deux héroïnes sont très bien choisies et ont une personnalité forte loin des clichés, ce qui prouve que l'on peut aimer le sexe sans être des victimes ou des abruties. Les cases sont dynamiques, les récits prenants. Un véritable plaisir de lecture, qui plus est mis en valeur par un travail éditorial de qualité pour un très bel objet.