6/10Polly et les pirates - Tome 2 - La captive du Titania

/ Critique - écrit par iscarioth, le 11/09/2006
Notre verdict : 6/10 - Dix minutes avec Polly et puis s'en vont (Fiche technique)

Tags : polly pirates tome captive etat titania naifeh

Polly et les pirates confirme dans ses défauts comme dans ses qualités. Une lecture légère, facile à reprendre d'un épisode à l'autre, mais une formule éditoriale encore trop académique et un contenu qui peine à impressionner et à passionner.

Il y a trois mois, Les Humanoïdes Associés publiaient une toute nouvelle série : Polly et les pirates, avec un nouvel enjeu éditorial. Les albums de Polly sont programmés pour sortir par intervalle de deux à trois mois, avec six tomes au total prévus jusqu'à juin 2007. Un enjeu de productivité, vraisemblablement pour mieux tenir les lecteurs en haleine et pour coller aux évolutions éditoriales en cours (la collection 32 chez Futuro, L'étrangleur chez Casterman, etc...).

La logique feuilletonesque aurait voulu un rabaissement des prix et un maintien (voir un gonflement) du contenu, ce qui ne fut pas le cas pour Polly et les pirates. Nous exprimions il y a quelques mois notre déception quant à la sortie du premier tome, révélant un album peu paginé (une vingtaine de planches), rapidement parcouru (environ dix minutes) pour un prix en proportion élevé (plus de huit euros). La forme de Polly n'évolue pas en comparaison de la production franco-belge classique : mêmes dimensions, même couverture cartonnée, même structuration.


Evidemment, d'un tome à l'autre, c'est toujours les mêmes reproches, récapitulés ci-dessus, que nous adressons à la série. La captive du Titania nous raconte l'évasion de Polly du bateau pirate. L'histoire nous rappelle à de nombreux moment l'univers des contes et du récit pour enfant (l'empereur qui joue les pauvres, la petite Polly qui se demande à chaque fois que ferait sa gouvernante à sa place...). Le récit n'est pas agressif, ni dans les événements rapportés (le fond), ni dans le ton employé (et la forme). Dans l'enchaînement des actions et la mobilité des personnages, on peut trouver un petit coté cartoon. Polly (qui n'a pas de pieds !) court, saute, s'envole presque, comme un léger personnage de dessin animé. Et, paradoxalement, l'album peut aussi convenir aux adultes. Ce qui plaira aux plus âgés, c'est très certainement les dialogues. Petite fille sage, Polly affirme son caractère et son intransigeance vis-à-vis des bonnes manières dès les premières pages (« J'insiste pour que vous réfréniez la vulgarité de vos propos »). De petits moments plutôt croustillants qui nous font revoir notre notation légèrement à la hausse. Coté graphisme, toujours pas de quoi s'émerveiller. Les petites pages de l'album sont toujours composées de très grandes cases peu détaillées. Pour le peu que l'angle de vue s'éloigne (en plongée ou en arrière plan, par exemple), les visages et silhouettes perdent terriblement en consistance, deviennent très schématiques, ce qui semble être délibéré de la part de Naifeh. L'auteur possède un style certain et bien personnel, mais qui peine à émouvoir, par de trop grands vides. Les personnages flottent souvent dans des décors approximatifs.



Polly et les pirates
confirme dans ses défauts comme dans ses qualités. Une lecture légère, facile à reprendre d'un épisode à l'autre, mais une formule éditoriale encore trop académique et un contenu qui peine à impressionner et à passionner.