6.5/10En plein dans le mythe - Tome 1 - Les débuts de Jésus

/ Critique - écrit par athanagor, le 17/04/2008
Notre verdict : 6.5/10 - Jésus pour les nuls (Fiche technique)

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Cette BD lève le voile sur les moult tentatives de Jésus, Roméo, Moïse et Arthur, qui ont mené à ces moments qui firent d'eux des stars.

Après Le gardien de la tour et Le gardien du zoo, Matyo et Bast nous révèlent les séances de préparation qui succédèrent à quatre instants mythiques de la littérature. Jésus et le miracle du paralytique, Moïse ouvrant la mer rouge, Roméo et la tirade sous le balcon de Juliette et enfin Arthur retirant Excalibur du rocher. Partant du principe que tous ces évènements qui ont de la gueule ne se sont pas fait sur l'inspiration du moment, ils font défiler après une courte introduction et sous la forme de 8 cases par pages, plus une case centrale reprenant le titre avec des variantes, une foule de propositions qui répertorient toutes les tentatives ratées qui ont précédé ces grand moments de félicité. Chacune des cases est accompagnée en guise d'explication, d'un commentaire commençant toujours par « Au début... », souvent bien senti, concernant l'état d'esprit du protagoniste lors de chaque essai.

Jesus at work
Jesus at work
On se trouve donc là face à un exercice excessivement périlleux. L'énumération des tentatives de Jésus de placer sa phrase « Lève-toi et marche » correctement, selon les différentes humeurs dans lesquelles il a pu se trouver et les possibles aléas de son caractère atteignant les 88 occurrences (56 pour les autres), il est extrêmement difficile de ne pas lasser. Et d'ailleurs, les auteurs n'y arrivent pas.
Mais entre nous, qui aurait pu le faire ?
La question suivante se pose alors : sachant à quel point ce challenge est risqué, les auteurs ont-ils bien fait de se lancer dans cette histoire, et surtout d'aller jusqu'au bout de leur audace ? Après mûre réflexion, la réponse serait plutôt oui.
Premièrement parce qu'il arrive un moment où les auteurs sont suffisamment contents d'eux et de leur travail pour se décider à le présenter à leur éditeur, qui valide ou pas le bazar, et qu'on le veuille ou non ce moment survient irrémédiablement. On imagine aisément que pour nous présenter la sélection actuelle il y a dû avoir un certain écrémage. Mais ça, ce n'est pas vraiment ni une raison ni une excuse. On a tous lu des bouses sans nom en se demandant comment les gars qui l'avaient pondu avaient pu croire un seul instant avoir fait le tour de la question et présenter à leur éditeur, pressé de sortir n'importe quoi, un travail valable et abouti. Nous tairons les titres de ces ouvrages qui sont une offense au bon goût et à l'œuvre divine dans son entier, pour ne pas se mettre à dos les insupportables parangons de la tolérance, qui ont prôné et défendent toujours la séparation de notre Sainte Mère l'Eglise et d'un état brigand qui octroie même aux femmes de petite vie le droit de voter.
Deuxièmement, à défaut d'entretenir le feu sacré pendant toute la durée des
 quatre mythes et de leurs innombrables hypothèses, de savants calculs permettent d'établir que 65% des cases sont vraiment bien trouvées et entre nous, c'est plutôt pas mal. Et cela apparaît d'autant mieux si l'on s'amuse à mettre en parallèle le taux de réussite des blagues concernant
Chuck Norris, dont le travail cinématographique restera à jamais incompris, trafiqué qu'il était par des studios sans scrupule, favorisant l'argent facile à la transmission d'un message philosophique fort.

Au final, une bonne majorité des suppositions fait rire de bon cœur. Ce qui reste fait sourire, et à défaut n'ennuie pas, voilé par l'indulgence que l'on porte aux gens qui ont mis tant de volonté à nous faire rire et qui, même sans succès, tentent encore de nous amuser. C'est bien cette même indulgence qui pousse certains à s'appuyer sur des chiffres fantasques pour défendre des productions qui n'ont pas ébloui, mais dont l'effort méritoire a su toucher leur petit cœur d'enfant. Se rappelant ainsi combien étaient désuètes les histoires que lui racontaient les grands pour le faire gazouiller, alors que les limites de son monde étaient un ballon rouge et le parfum de sa mère, il s'arrête un moment et laissant l'univers l'emporter, il songe.
Pour finir, soulignons que les animaux sont dessinés d'une façon vachement rigolote et la question sera traitée dans son ensemble.