Péchés mignons - Tome 3 - Garce attack !

Troisième tome en trois ans pour le Petit Pins (désolé, trop facile, ‘le f'rais plus...) : Péchés Mignons est de loin la série-phare de la petite collection Fluide Glamour de Fluide Glacial. Remportant un franc succès grâce à son mélange de fraîcheur candide (les dessins) et de coquinerie sans tabou (les textes), la bande dessinée d'Arthur De Pins mise sur un thème unique et multi-exploité : le sexe. Dans ce troisième tome, il s'adjoint la complicité de Maïa Mazaurette pour les scénarios : la journaliste-blogueuse a sorti en début d'année un roman appelé La revanche du clitoris, qui faisait d'elle une partenaire de stylo toute indiquée pour Péchés mignons...

Bien que le personnage d'Arthur reste présent de loin en loin, il cède la vedette dans ce volume à la nymphomane Clara Vanel, insatiable rouquine qui, comme l'indique la quatrième de couverture, « change de mec comme de culotte ». Entourée de quelques homologues pétassissimes, elle se livre à une course au sexe aussi effrénée que jonchée d'obstacles.

Sous ce prétexte que l'on devine tricoté afin de montrer encore PLUS de formes féminines (les dessins du Pins, malgré leur rondeur complètement stylisée, ne sont pas exempts d'un érotisme très parlant), il faut bien se rendre à l'évidence : Clara n'est rien d'autre qu'un macho en négatif, adoptant la même attitude obsessionnelle que le mâle de base. Ainsi, une bonne partie des gags sont basés sur d'énormes clichés applicables indifféremment à l'un ou l'autre sexe : le réveil difficile à côté d'une horreur ramassée un soir de cuite, le désespoir de la quête en boîte de nuit, ou encore la cible intouchable repérée sur le lieu de travail ; Arthur de Pins, dans un gag en solo, utilise même ce procédé de façon extrême, en plaçant Clara dans le rôle traditionnel de « l'amant dans le placard »... Les pages plus spécifiquement féminins n'évitent pas les lieux communs non plus, même lorsqu'il s'agit de grivoiseries marrantes à base de chien et de cunnilingus. On l'aura compris, la série garde le cap de la crudité verbale,
occasionnellement illustrée de façon très graphique mais jamais vulgaire (un tour de force étant donné le contenu parfois franchement décadent des histoires). Le tout est assaisonné d'une exploration de l'air du temps, à travers quelques clins d'œil à Meetic, A la recherche de la nouvelle Star, etc.

En-dehors des blagues vues cent fois et des chutes trop prévisibles, on s'amuse facilement des idées badines et cocasses du duo Mazaurette / de Pins. Les dessins du deuxième sont tout de même le ciment de Péchés mignons, l'élément qui rend l'ensemble agréable à parcourir et fait pétiller la rétine. Mais encore une fois, rien ne dépasse le niveau du « mignon » dans cette collection de blagues pour public faussement averti.