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5/10Péchés Capitaux : Supersexy - Tome 1

/ Critique - écrit par riffhifi, le 03/01/2010
Notre verdict : 5/10 - (Weight) Watchgirl (Fiche technique)

Tags : livres peches capitaux tome humour dames jeux

Une pincée de Pins, une cuillerée à soupe de super-héroïsme... Un album prêt à vendre, sans grande ambition hormis celle de surfer sur ce qui marche (le cul, les super-héros, les dessins ronds faits à l'ordi).

Forts de quelques albums de Péchés mignons labellisés Fluide Glamour (la division coquinoute de Fluide Glacial), Arthur De Pins et ses complices successives Laurel et Maïa Mazaurette ont rallié un public de taille non négligeable. Conséquence logique : les produits dérivés, les tirages-sur-la-corde. Entre deux "Petits péchés mignons", voici donc surgir un "Péchés capitaux" dont l'intérêt semble résider essentiellement dans sa capacité mécanique à empiler les arguments de vente.

La couverture est brillante. Avec son héroïne blonde juchée sur un toit dans une pose triomphale, elle évoque les comics qui ont le vent en poupe depuis quelques années. Et avec son titre et son style visuel, elle renvoie directement aux Péchés mignons sus-cités, avec le subtil mélange d'humour et de teneur érotique que cela suppose. Pourtant, nulle part n'apparaît le nom d'Arthur de Pins : l'auteur est crédité sous le nom collectif de Coiffeurs pour Dames. Premier indice : ça sent le roussi. La page de garde se fait plus claire : « Inspiré de l'univers de Péchés mignons d'Arthur de Pins et du personnage Supersexy de Maïa Mazaurette ». Ok, nous y voilà : ni l'un ni l'autre n'ont participé directement à l'album. Coiffeurs pour Dames est un patronyme fourre-tout qui abrite en vrac les dénommés Steven Hermans, Totodernoncourt, Olivier Van Vaerenbergh et Fred Delsaux, sans qu'on sache réellement qui fait quoi et dans quelle mesure ils ne se contentent pas d'utiliser un logiciel qu'aurait créé Arthur de Pins. Car graphiquement, c'est à s'y méprendre : les petits bonshommes (et petites donzelles) tout ronds et colorisés à l'informatique, les couleurs pétillantes, les positions qui émoustillent sans jamais être vulgaires, tout est calibré. Le problème, c'est que 46 pages de BD ne peuvent se contenter de répliquer un univers visuel. Péchés capitaux dégaine alors un scénario prémâché dans lequel une dénommée Emmanuelle (érotisme, tout ça, vous voyez l'allusion ?) se voit transformée par l'utilisation d'un gode maya en super-héroïne répandant des flots d'agitation sexuelle sur sa ville. Elle devra faire face à la super-vilaine Miss G, inventrice de l'Ultraorgasmotron et désireuse de devenir la maîtresse du monde (héhé pui, jeu de mot, maîtresse, voilà, hum).

Sorti de son pitch poussif, développé sur une trentaine de pages péniblement, la BD n'a pas grand chose à proposer, comme le prouvent les quelques gags finaux en une ou deux pages, simples déclinaisons sans inspiration du concept de base... Pur travail décoratif, l'ensemble se feuillette sans déplaisir mais révèle à la lecture une vacuité abyssale née de la flemme manifeste de créer autre chose qu'un véhicule pour une imagerie à succès. Dommage, mais il ne manque que quelques efforts pour que les tomes à venir soient plus étoffés...