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6.5/10Partie de plaisir

/ Critique - écrit par iscarioth, le 07/03/2006
Notre verdict : 6.5/10 - « en queue de poisson » (Fiche technique)

Tags : plaisir partie lettres anglais definition francais dictionnaire

Une expérience décevante, donc. Malgré un dessin et une coloration très classiques, l'album s'annonçait être une réussite. Dommage que le dénouement ne soit pas à la hauteur des péripéties avancées.

Partie de plaisir raconte l'histoire d'un agent de la F.D.A. dans l'Amérique des années cinquante, Matt, qui, au cours d'une saisie chez le chercheur Wilhelm Reich, sauve des flammes quelques documents, dont un livre sur l'orgasme. Dès lors, sa vie conjugale est sexuellement dynamitée. S'ensuivent plusieurs événements et rencontres étranges.

Partie de plaisir est l'un de ces albums tissant autour d'un fait réel. Les lecteurs au courant de l'histoire états-unienne des années cinquante connaissent le récit de vie de monsieur Wilhelm Reich qui a axé ses recherches sur « l'orgone », l'énergie qui se libère au moment de l'orgasme et qui est, selon Reich, plus qu'une marque de plaisir, un élément indispensable au bonheur et à portée cosmique. C'est à partir des travaux de cet homme et de l'atmosphère maccarthyste de ces années là, que Partie de plaisir tisse son récit. Mais le one-shot ne s'attache pas à dépeindre la société américaine d'alors ni à dresser une biographie du chercheur. Les travaux de Reich sont vraiment un point de départ, à partir duquel les auteurs extrapolent et s'embarquent dans un mystérieux récit policier.

Partie de plaisir est un album très bien rythmé. Les auteurs parviennent à intéresser le lecteur par un récit mêlant étrange et suspense. Plus l'enquête de Matt progresse, et plus le mystère semble s'épaissir. Des questions s'accumulent sans fin. Et le problème est bien là. L'album enchaîne les bizarreries et les événements inexpliqués jusqu'à la dernière page ! A aucun moment, les péripéties de l'album ne se mêlent et s'expliquent en un élément de résolution final, comme c'est souvent le cas dans une fiction. Le dénouement de Partie de plaisir n'apporte que quelques réponses alors qu'on s'en posait plusieurs dizaines. Une véritable déception. Refermer cet album nous laisse une amère frustration en travers de la gorge, une impression d'inabouti.

La déception est d'autant plus grande que le duo Delperdange / Cayman a l'air plutôt au point, malgré un style assez transparent. Il faut dire que les deux hommes ont déjà travaillé ensemble sur la série S.T.A.R., qui compte quatre épisodes. Le dessin est ultra classique, on pense à Philippe Francq, le dessinateur de Largo Winch, la coloration infographique, plutôt fade, passe inaperçu et la mise en cadre est très convenue, avec presque à chaque page trois lignes de vignettes géométriquement découpées. Malgré cela, la lecture s'effectue sans encombres, grâce à un découpage efficace et une narration sans faute. Le manque de personnalisation du dessin s'efface devant le suspense qui emballe le lecteur, lequel ne se soucie plus vraiment de l'interprétation graphique au bout de quelques planches.


Une expérience décevante, donc. Malgré un dessin et une coloration très classiques, l'album s'annonçait être une réussite. Dommage que le dénouement ne soit pas à la hauteur des péripéties avancées.