7/10Pacush Blues - 13ème porte - Correspondance avec les corps obscurs

/ Critique - écrit par naweug, le 16/04/2010
Notre verdict : 7/10 - Cadavre exquis (Fiche technique)

Tags : ptiluc pacush blues tome avec rats ouest

Ptiluc nous propose une plongée au plus profond de l'être humain, à travers les réflexions d'un rat sur le sens de la vie.

Le treizième volume de Pacush Blues continue la plongée de Ptiluc au coeur des questionnements de l'être humain à travers nos compagnons de toujours, les rats. Après avoir creusé les turpitudes des relations entre les êtres, cet album se consacre aux interrogations de l'être face à la fatalité de la mort. Si celle-ci est de plus en plus cachée dans notre monde, de plus en plus aseptisée, que l'individu du 21ème siècle croit de plus en plus ferme à son immortalité égocentrique, Ptiluc décide d'y plonger son personnage principal en quête du sens de la vie. La mort comme point de départ de la vie, une thématique qui est vieille comme le monde à laquelle se confronte le microcosme de Pacush Blues.


Et la plongée ne se montrera pas aussi facile pour le lecteur que les tomes précédents de la série. Telle la photo de corps en décomposition qui orne les pages de garde de l'ouvrage, le sujet est plus au moins glauque, répulsif, suivant la sensibilité du lecteur et la progression de sa réflexion sur le sens de sa vie (et de la suite de celle-ci). Les premières pages ne sont pas faciles à lire, l'histoire d'un être au coeur de sa tourmente intime n'aide pas à accrocher. Puis l'interaction avec l'autre, en l'occurrence un corps d'un congénère qui conte sa décomposition lente et la vie qui l'abrite, se crée et là, tout devient plus facile. Jusqu'à une chute que nous devons taire pour ne pas gâcher la surprise mais qui retourne la compréhension du livre.

La qualité graphique du travail de Ptiluc n'est plus à démontrer, son sens de l'humour noir et de l'absurde non plus, et "Treizième Porte" ne rompt pas avec la tradition. Certains y découvriront des questions à se poser pour donner un sens à leurs vies, d'autres trouveront des références à des philosophes et religions qui les feront sourire de connivence, certains trouveront que le sujet tourne en rond (comme la vie, non ?).


Bref, un tome plus ardu que ses précédents, mais nécessaire à la poursuite de la découverte du chemin sociologique, philosophique, tracé par son auteur. Une question demeure pour le lecteur habitué au cycle : que pourra bien trouver Ptiluc à raconter dans son prochain tome après celui-ci ? Gageons que la "richesse" des comportements humains lui permettra de trouver un nouveau sujet sans difficulté.