Valse avec Bachir

/ Valse avec Bachir (voir la critique Krinein)

Comment vivre avec la mémoire de l'insoutenable? Tel est le principal et passionnant motif de Valse avec Bachir, film documentaire traité en animation du cinéaste israélien Ari Folman, très remarqué lors du dernier Festival de Cannes, et sorti sur les écrans français au début de l'été.
En 1982, envoyé à Beyrouth comme jeune appelé alors que la guerre du Liban fait rage, Ari Folman est, comme bien d'autres soldats du contingent israélien, le témoin impuissant des massacres de Sabra et Chatila. Les milices chrétiennes libanaises, alors, exécutent des centaines de réfugiés civils palestiniens en représailles à l'assassinat de leur leader Bachir Gemayel, sans que le haut commandement de Tsahal, parfaitement informé de la situation, se décide à s'interposer. De retour au pays, traumatisé par ce qu'il a vu et vécu, Folman préfèrera oublier. Son film relate, près de vingt-cinq ans plus tard, sa quête des souvenirs enfouis.
Après le cinéma, voici donc la version bande dessinée de Valse avec Bachir. Elle est directement issue des images du film sous la supervision de son réalisateur Ari Folman et de son directeur artistique David Polonsky. On y retrouve, intacts, l'esthétique semi-réaliste et le traitement chromatique si particuliers qui, outre la puissance et l'originalité de son propos, signent la singularité de Valse avec Bachir.