3.5/10Mygala - Tomes 1 et 2

/ Critique - écrit par Rick J., le 18/10/2006
Notre verdict : 3.5/10 - Empétrée dans sa toile (Fiche technique)

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Critique des tomes 1 et 2 : les auteurs se sont fait plaisir et ça se sent. Seulement le niveau n'était pas encore pro et ce qui aurait pu être un délire sympatoche de fanzine se retrouve plombé par une sortie plein tarif.

Quand les éditions Soleil ont racheté Nucléa il y a de cela quelques années, la maison Toulonnaise a hérité d'un catalogue déjà bien fournis. Un certain nombre de séries étaient en cours à l'époque et toutes n'ont pas eu la chance de pouvoir s'achever après la transition. Triste sort auquel Mygala semble destiné a échapper. En effet la rentrée a été l'occasion pour Soleil de rééditer les deux premiers volumes de cette série d'horreur matinée de science-fiction. Ce dans le but de pouvoir achever l'histoire dans un futur troisième tome. Une réimpression accompagnée de nouvelles couvertures pour attirer le chaland. Toute la question est de savoir si ça en valait la peine.

Mygala dirige un commando de marines à l'assaut d'une secte pour dérober le Corzal, un caisson high-tech mystérieux. Si récupérer l'objet s'avère aisé, le garder est une autre histoire. En effet le Corzal semble doué d'une volonté propre alors qu'il prend le contrôle de la base ultra-secrète qui était censée le contenir. Prise au piège et coupée de la majeure partie de son équipe, Mygala va devoir s'enfoncer dans les entrailles de l'installation pour espérer mettre un terme à la catastrophe avant qu'il ne soit trop tard.


Un joyeux fourre-tout, voilà l'impression que l'on ressent à la lecture de ces 96 pages sorties du passé. On y trouvera pèle mêle : une secte satanique, une invocation démoniaque, des commandos, une base secrète dans la neige, des zombies, des ruines de civilisations inconnues et j'en passe. Le scénariste Di Giorgio a visiblement décidé de se faire plaisir sans forcément réfléchir aux conséquences. Aucun élément n'est réellement justifié et on assiste à un défilé de monstres sans queue ni tête si ce n'est pour se bastonner un peu plus. Malheureusement le reste de l'intrigue est également en roue libre puisqu'au cours des deux tomes on à l'impression d'assister dix fois à la même scène de non explication. A savoir les personnages demandant ce qu'il se passe face au refus borné du scientifique, qui sait, mais trouve que même quand tout le monde est en train de se faire éviscérer le secret défense fait loi. Au terme de cette réédition on ne comprend toujours rien à ce qui se passe. En même temps, avec des personnages aussi caricaturaux, il n'y avait pas de risques. La seule à avoir droit à quelques pages de passé est logiquement Mygala. Malheureusement on retombe dans le poncif « fille rebelle en maison de correction, puis en prison, pour finir recrutée par l'armée ». C'était déjà pas crédible les huit mille fois précédentes.

On garde l'espoir de se consoler sur la partie graphique, encouragé par les couvertures de toute beauté. Mais c'était oublier que Mygala date déjà de plusieurs années et que si Genêt a maintenant un très bon niveau, à l'époque, il tâtonnait. Ses personnages souffrent de quelques soucis anatomiques qui se retrouvent accentués dans les quelques tentatives de perspective tape-à-l'oeil. Les décors sont inégaux, passant de l'impressionnant détaillé au vide mal construit quelques cases plus loin. Cependant l'ensemble se lit avec facilité, la narration est globalement claire, ce qui est l'essentiel.


Malgré ses défauts Mygala conserve le charme naïf d'une BD d'adolescent. Le côté foutraque des débutants qui collent tout ce qu'ils apprécient dans un album. Les auteurs se sont fait plaisir et ça se sent. Seulement le niveau n'était pas encore pro et ce qui aurait pu être un délire sympatoche de fanzine se retrouve plombé par une sortie plein tarif. Au delà de la qualité moyenne de l'oeuvre, on débusquera même des fautes d'orthographe sûrement héritées de la période Nucléa. Une réédition indigente à l'époque où on est en droit d'attendre beaucoup plus pour ses 13€.