9/10Murena - Chapitre 6ème - Le sang des bêtes

/ Critique - écrit par iscarioth, le 18/06/2007
Notre verdict : 9/10 - La folie des bêtes (Fiche technique)

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Pédagogique, épique et sans concession, Murena persiste et signe à propos des qualités qu'on lui connaissait déjà.

L'aventure Murena se poursuit. La série historique et antique la plus captivante du moment continue de nous narrer les péripéties de son deuxième cycle. Les scénarios de Dufaux semblent de plus en plus huilés, le style de Delaby de plus en plus affirmé et impressionnant. A se demander si la progression a des limites...


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Massam et son sens
naturel de la psychologie
Ce sixième chapitre se nomme « Le sang des bêtes », un titre tout à fait approprié au contenu de l'album. Dufaux évite le pire écueil qui soit ; celui de diviniser son personnage, Lucius Murena, d'en faire un good bad guy américain, un Largo Winch. Ce sixième album nous le rappelle bien, Lucius Murena, point de référence pour le lecteur, est un homme de son temps et de son rang, pas un cowboy ni un humaniste avant l'heure. Le personnage est sûr de ses appartenances sociales et habité par un franc mépris pour les esclaves.

Souffle épique oblige, Dufaux a distillé dans son scénario des moments forts, dont les ressorts sont familiers à tout lecteur ou spectateur de cinéma. Qui a été dupe de la finalité du combat entre Massam et Balba ? Et ce final, mêlant déchainement guerrier, prise d'otage et passion amoureuse ? Trois ingrédients maintes fois mêlés. Pourtant, rien ne fait l'effet d'une sale rengaine, rien n'agace. Pourquoi ?

Tout d'abord, il y a l'éblouissement des planches de Delaby qui a réinventé les formes, codes et couleurs de l'antiquité romaine. Ensuite, on avancera que Dufaux manie les codes du genre épique sans maladresse, transformant ce qui aurait pu être une rengaine en une fresque grandiose. Le sixième acte se veut plus cruel. On l'a dit, l'image de Lucius Murena, qui avait tendance à devenir celle du parfait héros, s'aiguise. L'ambiance est au sexe, au meurtre et... comme d'habitude, aux relations d'influence et de pouvoir. « Le sang des bêtes », c'est bien de cela qu'on parle...

Pédagogique, épique et sans concession, Murena persiste et signe à propos des qualités qu'on lui connaissait déjà.