1/10Mlle Irma, voyante de charme

/ Critique - écrit par athanagor, le 08/05/2009
Notre verdict : 1/10 - Circulez, y'a rien à voir (Fiche technique)

Tags : pierre jean soleil danard tome humour irma

Drôle de sujet pour un objet décevant, dont le seul et unique but semble être de transformer le lecteur en voyeur de voyante.

Mlle Irma est une voyante, qui se balade en permanence avec des talons hauts et ne porte que rarement de culottes. Vous comprenez, c'est assez disgracieux... on les voit en transparence sous ses robes moulantes. Assez balèze au niveau de la prédiction, Irma n'arnaque pas ses clients, mais ce n'est pas la raison pour laquelle ils reviennent très régulièrement. Qui sait, peut-être arriveront-ils à laIrma gueule
Irma gueule
surprendre pendant l'un de ses fréquents bains de soleil, qu'elle s'octroie entre deux consultations et dans le plus simple appareil.

Contrairement aux apparences, et ici principalement le format sketches de cette BD, il s'agit d'un one-shot. Le personnage ayant déjà eu les honneurs de la publication dans Fluide Glacial, peut-être s'agit-il d'une compilation. La principale question qui taraude le lecteur qui vient juste de fermer la page 48, concerne le postulat de départ : les auteurs ont-ils fait des sketches en essayant d'être drôles ? ou ont-ils tout simplement essayé de dénuder le plus naturellement possible, en la plaçant dans des situations qui s'y prêtent, une création sexy comme le dessinateur sait si bien en faire ? Si on en vient à considérer que le but de départ est celui qui rencontre le plus de succès dans le déroulement de la BD, c'est la deuxième solution qu'il faudra retenir. Certes Jean-Pierre Danard, le dessinateur de la pulpeuse et intrépide Marlysa, s'entend merveilleusement à la suggestion d'un érotisme appuyé, qui en montre plus qu'il ne parvient à en cacher. Mais dans le déballage mammaire un peu gratuit auquel on assiste ici, il n'inspire pas grand-chose.

Tout au long de l'ensemble, on assiste, désœuvrés, à une succession de gags pas drôles, mal ficelés et sans chute, qui ne cherchent qu'une seule chose : montrer les courbes de la demoiselle et finir les saynètes sur, qui un string, qui un sein expulsé d'une robe attachée par l'opération du Saint-Esprit (seul esprit véritablement présent dans l'ouvrage, d'ailleurs). Le style est lourd, poussif et indigeste, et la vulgarité que tente d'insuffler les auteurs au personnage, pIrma l'a dit
Irma l'a dit
our le rendre plus accessible, loin de faciliter l'adhésion du lecteur, le barbe jusqu'à la détresse.

L'ensemble est très mal découpé et, ne seraient les titres en haut des pages, on ne saurait pas vraiment quand commencent les histoires et quand elles se terminent, tant l'enchaînement des situations au sein d'un même récit ressemble à celui qu'on peut trouver entre deux histoires différentes. De plus, la construction des cases s'opère généralement dans un fouilli incompréhensible qui bloque toute tentative d'adhésion au sujet. Mais peu importe les dialogues ou la scénographie. Tout ça on s'en tamponne le coquillard ! Ce qu'on veut, c'est voir le cul à la Irma. Et tant pis si on est short de trois cases pour finir la page, on va utiliser cet espace pour amorcer un événement vaguement en lien avec ce qui a précédé et on terminera sur une suspension du bazar ! Si ça ressemble vaguement à une chute, alors c'est tout bénef' ! Peu importe, tant qu'un boobs, une fesse ou une toison pubienne fait son apparition entre les plis de la robe ajustée de la coquine, dont tout le monde a envie de s'occuper.

Devant une telle compilation de rien et l'impression d'avoir laisser s'enfuir dans l'Eternité les 25 minutes nécessaires à la lecture de la BD, le lecteur décide qu'il ne perdra plus jamais son temps avec des choses aussi vaines. Il s'engage alors dans des commandos de religieux intégristes, qui professent l'annihilation totale de tout ouvrage n'ayant pour seul but que de distraire les hommes de leur café du matin, en leur montrant les fesses d'une caricature de potiche.