8.5/10Missy

/ Critique - écrit par iscarioth, le 01/12/2006
Notre verdict : 8.5/10 - Miss me (Fiche technique)

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Le style d'Hallain Paluku convainc totalement, l'ouvrage nous laisse une intense sensation de malaise et de fragilité. Véritablement, l'un des albums du moment.

En voilà un album qui attire l'oeil. Dès les premières planches, dès la couverture même, Missy provoque l'intérêt, et très vite l'admiration. Alors ? On s'emballe un peu trop vite face à ce qui n'est peut être qu'un gadget graphique, ou l'album tient réellement ses promesses ? Vu la note que nous avons donné à cet ouvrage, vous connaissez déjà de quel côté notre coeur balance. Ce n'est pas une raison pour ne pas lire ce qui suit !

En apparence, Missy, c'est surtout un pari graphique, avec une représentation de l'être humain qui transcende tous les codes en place. Les corps humains ne sont plus que de vagues modelés de formes arrondies, des espèces de bonshommes « Ocedar », en plus potelés. L'histoire contée est celle d'une strip-teaseuse, le clou du spectacle dans un cabaret, une jeune fille appréciée par le public mâle en rut pour ses formes généreuses. Strip, positions aguicheuses, lingerie fine... Le procédé graphique développé désamorce toute vulgarité, en représentant, sans réellement montrer. Pourtant les impressions de malaise persistent. Missy est un album tout entier composé autour de son personnage central, son rôle-titre, une strip-teaseuse bien en chair de moins en moins à l'aise dans son boulot, et affectivement carencée. Le scénario est fort simple, il y a ce personnage sentimentalement affaibli, et, autour, des rapaces (les collègues du cabaret, le boss). Utilisée puis jetée par chaque homme qu'elle rencontre, Missy s'enfonce de plus en plus dans sa déprime, jusqu'au jour où elle tombe sur quelqu'un de pas tout à fait comme les autres. Le final de Missy laisse une impression bizarre. 


Les choses sont esquissées, mais qu'importe, puisque le pari graphique est totalement remporté. Le style d'Hallain Paluku convainc totalement, l'ouvrage nous laisse une intense sensation de malaise et de fragilité. Véritablement, l'un des albums du moment.