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9/10Mélonie Sweet - L'île mystérieuse

/ Critique - écrit par Maixent, le 05/12/2012
Notre verdict : 9/10 - Sweet & Sour (Fiche technique)

Tags : eur filobedo ile mysterieuse melonie evaluation etat

On a déjà vu passer Mélonie Sweet et sa forte poitrine dans un premier ouvrage paru en 2008. Si l’album était de bonne facture, racontant les trépidations de la demoiselle façon King Kong dans un one shot, Filobédo a réussi ici à faire encore mieux.

Repensant entièrement son album qui est maintenant en deux parties (en
En rouge et noir
attente de la deuxième), il ne s’est pas contenté d’un simple travail de réécriture ou de recolorisation mais a donné à son héroïne toute l’amplitude nécessaire à son développement, la plaçant d’emblée comme une nouvelle icône pornographique. Ainsi, les dialogues et  le scénario se sont étoffés, prétexte à de nombreuses scènes érotiques et dégoulinantes. Mais c’est surtout au niveau du dessin que la différence est flagrante. Le premier album manquait de relief par moment, le dessin n’était pas toujours abouti, les pleins et les déliés pas tout à fait maitrisés par endroits. De même la colorisation était parfois un peu plate. Ce qui n’empêchait pas un effet fanzine un peu sale du plus bel effet. Ici, l’auteur a amélioré ses techniques. Maitrisant parfaitement l’outil informatique et s’appliquant sur le traitement des détails et les rendus des matières, il confère à l’ensemble une réelle cohérence et donne à voir aux lecteurs un travail de qualité. D’autant plus que les techniques de colorisation et de volume par l’utilisation de dégradés sont en parfaite adéquation avec le style cartoon. En témoigne la carnation de Mélonie, véritable palette pour un artiste s’amusant à mettre en avant ses atouts.

Dès la couverture, le ton de la parodie est donné. Outre les proportions gaguesques de la jolie brune, le titre rappellera à tous les lecteurs de bande
Mélonie version aquatique
dessinée et les autres un certain personnage à houppette, ce qui est renforcé par la présence d’un capitaine à la barbe noire, tout de bleu vêtu et réputé pour son alcoolisme et son langage fleuri. L’histoire en elle-même, déjà évoquée lors de la critique du premier opus n’est qu’une gigantesque parodie de King Kong. Le fait d’avoir mis en avant les personnages secondaires participe aussi de cet effet comique. Nous avons affaire à de véritables hordes de mâles en rut soumis à cette grosse paire de fesses blanches qui se trémoussent sans arrêt devant leurs yeux écarquillés. Le plus réussi étant « l’air con » de tous les personnages d’autant plus quand ils essayent de garder leur sérieux face à une nymphomane dévastatrice. Les dialogues ne sont pas exempts de cet humour parfois facile mais toujours efficace qui ponctue tout le récit.

Ce qui domine tout de même l’album sont les scènes de sexe dont pas une
Orgie de sauvages
planche (ou peut-être si, une seule) n’est exempte. Toujours dans une ambiance survoltée, avec des poses et des pratiques exagérées au possible. Melonie Sweet ne s’encombre pas de pudeur et son corps extensible n’est jamais rassasié par les assauts répétés des autres personnages. Tout y passe sans aucune limite dans une débauche de liquides et de stupre sauvage. Il n’est pas nécessaire de rechercher un semblant de réalisme, une personne normale succomberait face à de tels instruments pénétrants sans relâche les orifices distendus de notre héroïne toujours demandeuse. Contrairement à la Grenouille de Jacobsen, Mélonie ne peut exploser mais est poussée par la même envie d'aller toujours plus loin.

Il n’est pas aisé de retravailler un projet existant mais Filobédo y parvient, se remettant en question sans pour autant dénaturer son style que l’on avait déjà vu aussi abouti dans Le diable par la queue. A gager que la suite sera du même acabit.