7/10Medina - Tome 1 - Les Drax

/ Critique - écrit par plienard, le 29/09/2010
Notre verdict : 7/10 - La particule élémentaire (Fiche technique)

Tags : medina drax tome jean dufaux yacine elghorri

Karlof et son équipe ont réussi à ramener Hadron, une jeune femme qui contiendrait un fabuleux pouvoir. Mais les Drax ne l'entendent pas de cette oreille.

Karlof et son équipe reviennent de chez les Drax, après leur avoir dérobé Hadron, un « colis » d'une extrême importance pour la suite du conflit. Mais le reste de la route est particulièrement exposé car les Drax veulent le récupérer. Ils arrivent tout de même de justesse à Médina avec Hadron, la jeune femme qui contient la grande rédemption. Elle est dotée d'une puissance phénoménale et sait se faire comprendre des Drax.


Dufaux est un touche à tout de la bande dessinée. Après l'Italie du XVIIIème siècle avec Giacomo C, l'Afrique de
Djinn, et la Rome antique avec Murena, il s'attaque à un futur imaginaire, post-apocalyptique, celui de Médina. Cette ville africaine est l'unique rempart contre des mutants surnommés les Drax qui cherchent à anéantir le peu d'espèce humaine qui reste. Elle est un peu le dernier village d'irréductibles humains mais sans potion magique (sauf celle des auteurs) et avec aucun humour. Car ici, l'horreur côtoie l'abominable, très bien représenté par les corps mutilés ou déchiquetés.

Sur un scénario somme toute banal - la survie d'humains face à un horrible ennemi - Dufaux nous distille quelques informations qui en font une histoire originale. Mais pour tout dire, l'histoire resterait compliquée s'il n'y avait pas la préface du scénariste où il expose (succinctement, je vous rassure) les recherches en physique fondamentale sur les particules élémentaires telles que les quarks, gluons, hadrons et autre boson de Higgs. Cela apporte un élément au scénario car il n'est pas du tout expliqué dans l'histoire. On s'est déjà vu quelque part, non ?
On s'est déjà vu quelque part, non ?
On comprend juste qu'il a dû y avoir une expérience (avec le LHC, Large Hadron Collider) qui a mal tourné et qui a provoqué un énorme cataclysme jusqu'à créer leurs adversaires actuels.

Et pour mettre en valeur ce scénario dramatique, Elghorri est au dessin. Dans son style personnel lorgnant sur Moebius et Métal hurlant (un peu trop), il nous étonne avec ses découpages et sa pagination incisifs et ses personnages, les Drax, sont tout bonnement effrayants. Les références à starship troopers, lors de l'attaque de Médina dans les premières pages, à Alien dans le physique des mutants, sont évidentes.

Mais au-delà de tout cela, ce qui étonne le plus, c'est cette faculté à nous faire douter du bien et du mal. On pourrait penser que, très naïvement, les Drax sont les « méchants » et les humains sont les « gentils ». Mais on s'aperçoit vite que les choses sont un peu plus compliquées : les hommes sont prêts à tuer hadron qui est enceinte ; Kladia, l'amie de Karlof, est appelée pour tuer un enfant sans aucun sentiment de compassion.