6/10Matière fantôme - Tome 2 - Bêta

/ Critique - écrit par iscarioth, le 29/01/2007
Notre verdict : 6/10 - (Gros) Bêta (Fiche technique)

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Bêta fait partie de ces albums de bande dessinée qui se lisent lentement, mais qui pourtant n'arrivent pas à immerger le lecteur dans une atmosphère réelle et intense.

Rappelez vous : un triptyque entamé l'an dernier, par un album nommé Alpha qui nous racontait le dédale mental et physique d'un homme vieillissant dans une énorme coquille pleine de vide errant dans l'espace. Un album expérimental et poétique, très certainement l'un des plus déstabilisants de 2006. Il y avait de quoi s'interroger sur la teneur du deuxième album. Le voici entre nos mains curieuses.


Changement de tomaison, changement de ton. Plus de place pour l'abstraction, l'étrangeté du premier album prend soudainement un sens. On nous explique, dans les premières pages, le sens de ce que l'on a lu avec le premier opus. Ce malheureux, errant dans un vaisseau spatial organique, était en fait le premier des hommes. Il a réussi à donner à toute une communauté d'êtres humains la possibilité de vivre. Et c'est cette communauté que l'on voit évoluer dans ce deuxième album. Si le premier tome de Matière fantôme ne ressemblait à rien de connu, le second investit très largement les thèmes de la science-fiction à la « big brother vous regarde ». La société présentée est contrôlée, hiérarchisée, on va jusqu'à interdire la procréation naturelle. Au sommet, un gourou qui structure la société et impose l'ordre. Et, forcément, quelque part, une révolution préparée par un petit groupe de rebelles.


On retrouve tous les ingrédients du genre : le futur est lugubre et crasseux, impersonnel, stoïque. La souffrance des parias est grande, l'encadrement militaire. Et, inévitablement, c'est le soulèvement qu'on nous apporte en guise d'exutoire. L'univers créé est riche mais le lecteur, s'il a déjà parcouru quelques oeuvres cinématographiques, littéraires ou de bande dessinée sur le sujet, ne sera jamais surpris. Bavard, l'album est conclu par une espèce de long prologue, qui s'embourbe dans d'interminables tirades de dialogues parfois inutiles.


Bêta fait partie de ces albums de bande dessinée qui se lisent lentement, mais qui pourtant n'arrivent pas à immerger le lecteur dans une atmosphère réelle et intense. On espère un troisième opus à la fois plus consistant et plus linéaire.