7/10Massacre à la tronçonneuse - 2007

/ Critique - écrit par riffhifi, le 19/04/2009
Notre verdict : 7/10 - Boucherie sans o (Fiche technique)

Tags : massacre tronconneuse film horreur commencement films cinema

Dans la famille des sagas horrifiques transposées en comics, Massacre à la tronçonneuse est loin d'être la plus honteuse. Contre toute attente, elle fonctionne même plutôt mieux que certains des films.

A l'origine, il y a un film de 1974 réalisé par Tobe Hooper... encore que, non, à l'origine, il y a les meurtres commis par Ed Gein dans les années 50, qui inspirèrent le Psychose d'Alfred Hitchcock avant de fournir à Hooper la matière brute de son film. Mais une fois Massacre à la tronçonneuse jeté à la face du monde, le titre devint culte et la figure de Leatherface se fit le trait d'union entre Dialogue emprunté à Victor Hugo
Dialogue emprunté à Victor Hugo
les monstres du répertoire classique (les Dracula et les momies populaires jusqu'aux années 60) et les tueurs en série des slashers qui pullulèrent à partir de la fin des années 70 (le Michael Myers des Halloween, le Jason Voorhees des Vendredi 13...). Présenté comme « basé sur des évènements réels », le film de 1974 fit un tel effet sur les esprits que son remake de 2003 présenta à nouveau les évènements comme ayant réellement eu lieu... au début des années 70. Entre-temps, trois suites rudement pourries avaient vu le jour, dans lesquels on croise quelques futures célébrités : Viggo Mortensen dans le 3, Matthew McConaughey dans le 4... En 2007, une préquelle du remake sortait sur les écrans, pendant qu'une suite du remake (vous suivez !) prenait la forme d'une bande dessinée, dans la collection Wildstorm de DC Comics. Rejoignant les rangs des Freddy et Jason, les bouchers de Massacre à la tronçonneuse débarquent cette année dans la collection Dark Side de Panini. Peu d'efforts de présentation à l'exception de quelques belles pages de croquis et d'illustrations, mais l'œuvre elle-même vaut mieux que le simple produit commercial que l'on en attendait. Pour la petite histoire, Massacre n'en est pas à sa première adaptation dessinée puisque les éditeurs Northstar, Topps et Avatar s'y étaient attaqués successivement de 1991 à 2005.

Les évènements sont situés quelques mois après ceux du film, et montrent l'arrivée à Travis County d'une escouade d'agents du FBI (menée par l'agent Hooper, clin d'œil) chargés de raviver l'enquête moribonde menée à propos du Dialogue emprunté à Alfred de Musset
Dialogue emprunté à Alfred de Musset
massacre. En parallèle, une équipe de reporters TV vient chercher le scoop en forme de frisson facile, et risque bien de trouver plus de détails qu'elle n'en voulait.

Difficile de procurer aux lecteurs d'une bande dessinée la même terreur sourde qu'à un spectateur prisonnier de l'environnement sonore et temporel d'un film ; plutôt que de miser sur le climat d'angoisse, les auteurs décident donc d'opter pour un rythme infernal, parfois à la limite de l'hystérie, qui enchaîne les séquences à belle allure en ponctuant le récit de séquences gores bien enthousiastes. Le découpage n'est pas brouillon pour autant, loin s'en faut, et fait simplement preuve d'une énergie communicative. Le jeu de massacre est impitoyable, et manifestement conçu pour faire plaisir au fan : le duel à la tronçonneuse, notamment, est une scène aussi gratuite que réjouissante... Le personnage de Leatherface est employé avec parcimonie, la famille étant composée de suffisamment de figures pittoresques pour pouvoir varier les plaisirs. De même, les personnalités des victimes sont plutôt bien brossées, ce qui rend la mort de chacune d'elle d'autant plus brutale.

Efficace et violente, cette version dessinée n'a rien d'un incontournable mais se défend bien mieux que les trois suites navrantes du film original. Une réussite d'autant plus étonnante qu'on y retrouve un élément de Massacre à la tronçonneuse 2 : le duo formé par Leatherface et son frère, qui vire parfois au buddy movie !