8.5/10Le masque du Fantôme 2 : La cité des masques

/ Critique - écrit par riffhifi, le 10/09/2011
Notre verdict : 8.5/10 - Carnaval de grâce (Fiche technique)

Tags : fantome masque eur fabien livre christie agatha

Suite et fin des tribulations drolatiques et tragiques du Fantôme des Everglades… ou plutôt de son fan n°1, emmuré dans son délire et flanqué d’un dessinateur de BD récalcitrant.

En avril, le premier volume du Masque du Fantôme révélait 17009-nouvel-article-3.jpgle talent de Fabien Grolleau, un auteur de BD dont le goût pour les comics éclate à chaque case. Quelques petits mois plus tard, la suite et fin débarque déjà, dans un foisonnement de pages noir et blanc jubilatoires…

Sacha, dessinateur de BD embarqué malgré lui dans le sillage d’un zinzin sexagénaire, essaie malgré tout de sauver la vie du vieux fou. Ce qui n’est pas une mince affaire, quand rôdent les clochards anarchistes et les politiciens véreux… La narration, cette fois, ne s’intéresse plus seulement au présent et à la jeunesse du fan illuminé, mais également à celle de Leon Moore, l’auteur du comic book (fictif) Ghost of the Everglades. Une histoire qui remonte à la Seconde Guerre Mondiale, dressant ainsi un parallèle avec la naissance de personnages comme Captain America. Cette façon d’évoquer le monde des comics de façon détournée n’est pas sans rappeler l’excellent bouquin de Michael Chabon, Les 17009-nouvel-article-1.jpgextraordinaires aventures de Kavalier & Clay.

En tant que bonhomme ordinaire empêtré dans une situation qu’il tente de fuir, Sacha présente nettement moins d’intérêt que son encombrant compagnon. Celui-ci, investi de son personnage de super-héros, voit le monde comme un endroit magique, ensorcelé, dangereux et fascinant. Le patron de la boîte de nuit, sordide individu aux activités peu recommandables, devient ainsi un agent du Sorcier, qu’il convient de mettre hors d’état de nuire. Les clodos qui se réunissent sur les bords de la Seine sont un peuple de chamans qui assistent le Fantôme dans sa mission sacrée. Et Sacha, le pauvre, a les traits du Professeur Jones, éternel sidekick du héros.

La lecture commence bille en tête, et ne s’arrête pas un instant sur le chemin qui mène au final pétaradant (le carnaval organisé par le maire diabolique). Autant dire qu’il est souhaitable d’avoir lu le premier tome pour espérer suivre celui-ci, en comprenant qui est qui et qui fait quoi. Une fois cette base acquise, la lecture de cette Cité des masques s’avère jubilatoire pour le fan de comics, de fantaisie débridée, de cruauté bien placée et de nostalgie chatouillante. D’une certaine manière, les délires du héros sont comparables à ceux de Sam Lowry dans le film Brazil : échappant à son quotidien et à son environnement, il préfère évoluer dans le monde fantastique que lui renvoie son imaginaire. Fit-il pas mieux que de se plaindre ?

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