5/10Une Mansarde à Paris

/ Critique - écrit par iscarioth, le 30/10/2005
Notre verdict : 5/10 - Naïve romance... (Fiche technique)

Une Mansarde à Paris est une romance très fleur bleue, naïve, qui contentera les amateurs du genre mais ne déclenchera pas de grand entouthiasme chez les autres.

L'histoire

Marcos retrouve son premier amour, Gloria. Le couple se reforme aussi vite que sont réouvertes les blessures du passé. Un passé que cherche à fuir Gloria, mais qui la rattrape inexorablement...

Anachronique

Graphiquement, on aurait pu penser qu'Une Mansarde à Paris eut été une BD du genre quotidien. L'album tient en fait plus de la romance, un genre assez inusité en BD, dont la dernière manifestation cette année remonte à Ange-Marie. Difficile, vraiment, de s'attacher aux personnages de ce one-shot. Malgré le fait que les sentiments d'amitié et d'amour soient ici clairement exposés, ils ne touchent pas le lecteur qui se voit dans l'impossibilité de s'identifier aux personnages. Plusieurs raisons : l'aspect plastiquement irréaliste tout d'abord. Passons sur les formes généreuses et mannequinesques de tous les personnages féminins en présence. Leur façon de s'habiller nous renvoie à une frange chronologique difficile à cerner, mélangeant des styles vestimentaires d'après guerre et des années quatre-vingt. Un détail pour beaucoup, peut être, mais un détail qui à son importance dans le processus d'identification qui se doit d'être efficace dans toute bonne oeuvre tenant du quotidien ou de la romance. Ce coté temporellement approximatif et ambiguë, voire carrément anachronique (façades, architectures, appareils ménagers), a de quoi dérouter puis agacer.

Une identification difficile

Ensuite, et c'est là le plus important, les personnages ne semblent vivre qu'au travers de leurs sentiments amoureux. Les regards n'expriment pas énormément, il n'y a pas de passions et thèmes annexes, ni de traits de caractères forts... La faute au one-shot, dira-t-on ? Un format réduit qui ne permet peut être pas une grande palette expressive et profonde ? Quant on a lu Corps à Corps de Grégory Mardon, on sait que créer de la profondeur et de l'humanité est possible même sur un nombre autrement moins élevé de pages... On s'attache peu aux personnages, d'où le désamorçage complet de l'intrigue. Les découvertes faites par le lecteur quant au passé des personnages, aussi horribles soient elles, ne le touche pas, tant qu'il n'est pas impliqué corps et âme...
Graphiquement, l'album est assez neutre, s'inscrivant dans la ligne claire pour l'encrage et utilisant l'aquarelle pour la coloration...

Une Mansarde à Paris est une romance très fleur bleue, naïve, qui contentera les amateurs du genre mais ne déclenchera pas de grand entouthiasme chez les autres, pour qui l'album ne restera pas dans les mémoires comme un souvenir impérissable...