7/10Man-Thing : Le monstrueux Homme-Chose - l'antre de la folie 2 ?

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 24/06/2013
Notre verdict : 7/10 - Man sings ! (Fiche technique)

Tags : comics man thing marvel film john tome

Certains personnages de l’univers Marvel tranchent avec les autres. Pas de belle gueule, pas de tape à l’œil et une élocution proche de zéro caractérisent notamment Man-Thing. Il faut dire qu’un personnage sentant bon le marécage et qui ne parlent pas, ça n’est pas glamour. Néanmoins, le personnage à maintenant plus de quarante ans, et ses histoires ainsi que sa grande empathie font de lui un personnage à la mélancolie et à la nostalgie intense. Panini Comics lui consacre l’un de ses derniers recueils. Une belle occasion pour parfaire sa culture sur le personnage.

Man-Thing : Le monstrueux Homme-Chose - l'antre de la folie 2 ?
Lazarus prend de la bonne ! Ce recueil reprend plusieurs récits : tout d’abord la suite de Song Cry for a Living Man : Screeplay of the Living Man écrit par le talentueux et regretté Steve Gerber. Cette suite posthume pour Gerber nous plonge plus que jamais aux frontières de la folie, de la douleur psychique et dans l’atmosphère de Man-Thing. Steve Gerber est l’un des hommes a avoir véritablement donné ses lettres de noblesse au personnage. Man-Thing, dans ce récit, tente d’apaiser la douleur et la détresse de Brian Lazarus qui revient dans le marécage après avoir tenté de vivre une vie normale suite à Song Cry for a Living Man. La maladie, la folie, tout se mêle chez cet homme qui tente donc d’achever ce qui avait été commencé il ya plus de vingt ans. Si l’on comprend aisément comment Gerber a pu influencer des artistes comme Neil Gaiman (notamment à travers Sandman), il faut avouer que le récit n’est pas aisé à suivre pour le néophyte. Entre hallucinations, paroles complexes et Man-Thing, nous sommes en passe de sombrer avec Lazarus. Le trait de Nowlan colle bien avec le style de Gerber. Il faut dire que les deux hommes aiment prendre leur temps et sortir des sentiers battus.

Man-Thing : Le monstrueux Homme-Chose - l'antre de la folie 2 ?
Couverture de Nowlan !
Afin de mieux perturber les sens du lecteur, l’épisode Song Cry for a Living Man est le suivant dans ce recueil. Aussi torturé mais bien moins délirant, il fait davantage la part belle aux dialogues et aux relations que va nouer Lazarus. Le découvrir dans cet ordre là n’est pas si gênant, et au final, on se plonge mieux dans l’atmosphère du marais après avoir eu une histoire plus récente et dynamique. Pour les amateurs, l’épisode « pilote » est également présent. On change d’équipe et nous avons là encore des légendes du comics pour nous guider. Pour accompagner Conway, nous avons donc Roy Thomas (bien connu des amateurs de Conan) au scénario et Monsieur John Buscema aux dessins (que l’on ne présente plus et qui a également travaillé avec Thomas sur Conan (ici)). L’histoire raconte les origines de Man-Thing et commence donc par l’histoire d’un homme. Ted Sallins est un scientifique dont le talent n’a d’égal que la beauté de son épouse. Mais lorsque cette dernière se révèle être la pire manipulatrice travaillant pour un groupe malfaisant, Sallins va endosser le rôle de héros tragique pour sauver le monde qui est mis en péril de part ses travaux sur un super sérum. Le sérum, le marais, la blessure de Sallins, tout ça vont donner naissance à Man-Thing. Un classique qui rappelle les contes d’horreur que l’on se raconte au coin du feu ou encore un bon conte de la crypte.

Ce recueil, pas forcément facile d’accès est tout de même un ouvrage à découvrir. Si visuellement, on reste un peu partagé sans renier la qualité du travail, il faut reconnaître que l’atmosphère de Man-Thing, sa mélancolie et l’esprit prolixe de Gerber contribuent à donner du cachet à cet album. Si l’on veut sortir des sentiers battus des comics tout en gardant la base héroïque que l’on connaît, Man-Thing est pour vous.

Man-Thing : Le monstrueux Homme-Chose - l'antre de la folie 2 ?
Man-Thing version Buscema/Thomas !