5/10Les Malheurs de Sophie

/ Critique - écrit par plienard, le 06/03/2013
Notre verdict : 5/10 - Monster Sophie (Fiche technique)

Un nouvel album de Mathieu Sapin vient de paraître aux éditions Gallimard. Et c’est avec une certaine surprise et une grande curiosité qu’on découvre qu’il reprend une œuvre bien connue de la littérature française, de la comtesse de Ségur, Les malheurs de Sophie. Réussite ou pas, c’est ce que nous allons voir.


Aie, aie, aie.
L’album est ainsi découpé en chapitre relatant les bêtises de la jeune Sophie, ce qui se termine toujours par une punition ou une remontrance moralisatrice de sa mère. Il faut dire que Sophie a des jeux plutôt particuliers comme celui de découper les poissons de collection de sa mère avec le couteau tout neuf que son père vient de lui offrir, celui de tremper ses pieds dans de la chaux ou d’aider un jeune vagabond évadé d’un orphelinat en le logeant dans un vieux clapier à lapin. Sa mère n’aura alors de cesse de lui appliquer des punitions dures et sévères.

Il y a un reproche que l’on peut faire d’emblée à cet album : on perçoit difficilement les sentiments des personnages et surtout ceux de la mère dont on ne sait pas si elle aime réellement sa fille (elle lui fait des cadeaux), ou si elle est naturellement austère. De la même manière, le comportement de Sophie est difficile à analyser : psychopathe névrosée ou jeux innocents de petite fille ? Car il faut dire qu’elle fait un peu flipper. Elle ressemble à un personnage de film d’horreur, totalement cruel. On se rend bien compte qu’il y a une part d’innocence dans ses actes, mais elle ressort à peine, et on ressent plutôt la désagréable impression qu’il faudrait l’enfermer ou en tout cas la surveiller plus étroitement.

Si ceux qui pensaient découvrir facilement l’œuvre de comtesse de Ségur au travers de cet album, c’est peine perdue. Non pas, qu’il n’est pas réussi, mais il est un peu plat et il n’y a pas réellement de personnages sympathiques. De plus, en adaptant son album à notre époque (le père conduit une automobile), le cadre historique de l’histoire ne tient plus – une famille bourgeoise avec une domestique et une mère plus maîtresse de maison qu’autre chose –. Tout au plus cela vous donne l’envie de lire le roman pour savoir le fin mot de l’histoire.


DR.