7/10Le Mal - Tome 2 - Nyctalope

/ Critique - écrit par iscarioth, le 06/07/2007
Notre verdict : 7/10 - Coup de bluff ? (Fiche technique)

Le Mal, l’un des rares albums qui nous a marqué par son originalité, chez Glénat, l’an dernier. Avec la sortie du tome deux, on est surpris dès l’album en main. Le chat de la première de couverture du tome 1 n’est qu’un détail sur celle du tome 2. D’un album à l’autre, on a effectué un travelling arrière, comme pour illustrer un mystère qui se désépaissit…

Le mystère se désépaissit, c’est une certitude, puisque Le Mal doit se conclure en un triptyque. Quelle orientation prend ce deuxième tiers ? On retrouve l’atmosphère de pleine putréfaction qui nous avait séduit avec le premier tome. Le Mal est à cheval entre deux univers. Premièrement, l’univers de la campagne française ; ces visages vulgaires et ces histoires encore marquées par la seconde guerre mondiale (un peu comme dans la campagne ardennaise de Comès). Ensuite, cet aspect plus apocalyptique, fictif, qui nous fait penser à une œuvre d’anticipation, avec « le mal », cette maladie inédite qui déforme les hommes et provoque ce défilé de freaks qui nous dépayse totalement et nous interdit toute comparaison à une quelconque réalité.

Houot maîtrise parfaitement les ambiances et, avec trois fois rien, c'est-à-dire quelques paysans défigurés et une vieille dame, nous plonge dans une esthétique horrifique. Les chats, dans ses albums, ressemblent à des sphinx diaboliques, parfois même à des rats (page 14). Les hommes et femmes touchés par le mal se zombifient et Houot parvient à plusieurs moments à créer des jeux de lumière et de plan très intéressants (la contre-plongée dans l’Eglise, page 9). Le tout sans se vautrer dans les évidences, sans narration linéaire et sans pencher complètement du coté du fantastique.

Sorcellerie, étrange ou simple illusion bien montée au devant d’une intrigue plus terre à terre ? Le mystère restera complet jusqu’au prochain tome, voire même au-delà…