7/10Le Mal - Tome 1 - L'oeil du mur

/ Critique - écrit par iscarioth, le 25/08/2006
Notre verdict : 7/10 - Pas mal... (très mauvais jeu de mots, j'assume) (Fiche technique)

L'oeil du mur est une jolie introduction. Comme souvent avec les tomes uns, l'avenir nous en dira plus sur le potentiel de cette série, notamment sur ses capacités à innover dans le domaine et à générer des ambiances.

Le Mal, en voilà un titre et une première de couverture qui attirent l'oeil. Un titre qui a de l'ambition, et un contenu qui peut porter sur tout et n'importe quoi. Au feuilletage, on a l'impression de parcourir une énième bande dessinée un peu stéréotypée, avec une intrigue policière et d'habituelles scènes érotiques. A la lecture, on abandonne nos préjugés et l'on se retrouve vite avec, dans les yeux, des impressions positives.

C'est tout d'abord avec un très grand plaisir que l'on retrouve les dessins d'André Houot, que les premiers ont découvert sur les chroniques de la nuit des temps et les seconds avec Septentryon. On retrouve le style si caractéristique du dessinateur, avec des planches aux traits très fins, et très chargés en détails. Ceux que les arrières plans baclés irritent pourront trouver de quoi se réjouir avec Le Mal, qui explore bien les paysages campagnards dans lesquels l'intrigue se déroule. Dans un premier temps, on est tenté d'être un peu déçu par la fadeur des visages, puis, les choses s'améliorent avec la découverte de la communauté villageoise, avec tous ces faciès rustiques jusqu'à la caricature.


Pour ce qui est du contenu, Le Mal aborde les thèmes de la sorcellerie et de la démonologie, pour l'instant très vaguement, en surface, l'album étant, comme la plupart des tomes uns, chargé en mystère et avare en réponses. Sur les terres surfréquentées de l'exorcisme et de la diablerie, L'oeil du mur aurait pu ennuyer mais arrive à passionner par une impressionnante réalisation graphique (les bâtiments, l'obscurité) et une intrigue qui se gonfle raisonnablement en suspens. On ne connaît pour le moment rien des personnages, et tous peuvent encore bien nous réserver des surprises. Le plus réussi, pour l'instant, c'est la communauté villageoise, recroquevillée sur elle-même, composée d'êtres aux visages à la fois sclérosés et ridicules. Des mines dégoulinantes et ridées d'une campagne profonde qui ne sont pas sans rappeler celles que l'on croise dans les précieux ouvrages de Didier Comès.


L'oeil du mur est une jolie introduction. Comme souvent avec les tomes uns, l'avenir nous en dira plus sur le potentiel de cette série, notamment sur ses capacités à innover dans le domaine et à générer des ambiances.