Lydie
Bande Dessinée /
Critique
- écrit par plienard, le 06/05/2010
Tags : lydie prenom france prenoms sardes siecle lydien
Une histoire humaine d'une jeune femme, simple d'esprit, qui croit dur comme fer que son bébé mort-né est vivant. Un peu de poésie, un peu de tristesse, beaucoup de chaleur humaine, les ingrédients idéaux pour un bel album.
Un accouchement difficileUne madone à l'enfant perdu, située au numéro 3 bis de l'impasse du bébé à moustache est la narratrice d'une histoire pleine d'humanité qui déroule dans un quartier où tous les habitants se connaissent. Ils ont pour point commun le bébé à moustache d'une publicité sur le mur au bout de l'impasse. C'est la caractéristique qui rassemble chacun des habitants, qui les unit. Et un jour, Camille, une jeune femme simple d'esprit met au monde un bébé mort-né. Son père, cheminot, qu'elle appelle papa tchou-tchou, lui annonce l'affreuse nouvelle. Pourtant au bout de quelques semaines et pour son plus grand plaisir, le bébé revient !? Devant la joie de la simple d'esprit, le père ne la contredit pas et les habitants du quartier jouent le jeu. Nous allons alors suivre l'éducation et la vie de cet enfant qui n'existe pas et qui s'appelle Lydie.
Les auteurs de cette curieuse mais très jolie histoire sont Zidrou au scénario et Jordi Lafebre au dessin. Dans une ambiance sépia qui rappelle dès le premier coup d'œil les triplettes de Belleville, on sent une certaine chaleur humaine. Tous les habitants du quartier, dans un premier temps incrédules à l'idée saugrenue de laisser Camille dans sa folie, vont ensuite entretenir cette folie pour le plus grand bonheur de la jeune femme. Il n'y a aucun mauvais sentiment dans cette histoire, aucun méchant pour mettre à mal la croyance de Camille. Sauf peut-être les quatre fils Aymard, mais qui sont plus quatre garnements que quatre méchants bougres et qui vont vite participer à la mise en scène. 
Qu'il est beau, le bébé ...Ainsi Lydie va devenir tellement présente dans la vie de tout le monde qu'elle va en devenir presque réelle : elle sera baptisée, inscrite à l'école, payera sa place dans le train .... Tout cela dans un style rétro, qui rappelle les vieilles photos que l'on trouve dans les albums de nos grand-mères. Cela donne le sentiment d'une époque où la fraternité, l'aide et les rapports de bons voisinages semblaient quelque chose de normal. C'est une époque qui semble révolue et qui donne son charme et son réalisme à l'histoire. En effet, à notre époque individualiste cela semblerait moins probable.
On a donc une belle histoire comme nos grand-mères savaient nous en raconter, où les rapports humains étaient plus important que tout autre chose. C'est une histoire comme sait, aussi, nous en proposer le label long courier de Dargaud.