5/10Luluabourg : des racines et les ailes du désir

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 05/02/2011
Notre verdict : 5/10 - Les amis de la forêt (Fiche technique)

Tags : wenders desir film ailes berlin wim cinema

La vie est un voyage, et celui d'Yvon commence à peine dans ce premier tome. Hommes parmi la forêt et forêt parmi les hommes, il cherche le lieu où il pourra enfin communier avec le monde. Un récit initiatique imparfait mais envoûtant.

Les récits biographiques et presque intimistes sont un genre bien connu des artistes de chez Manolosanctis. Ainsi, après A Renaud, c’est Luluabourg qui se présente parmi les parutions de la firme. Ce dernier, toutefois, est différent puisqu’il s’annonce comme un récit en plusieurs tomes. Quels secrets se cachent donc dans la vie du grand-père de l’auteur ? A cette question, Krinein entend bien obtenir des réponses.


Quelque part dans le Bouchonnois !
Tout commence véritablement lorsque le héros est adolescent. Le jeune Yvon vit avec son père dans les forêts françaises et on ne peut pas dire que l’ambiance est très guillerette. Le père est traumatisé par la première guerre mondiale et il est incapable d’être véritablement proche de son fils. Ce dernier décide donc de prendre la route et de vivre sa vie. Néanmoins, la vie va le rattraper et Yvon va connaître, l’amour, les bagarres et la guerre. La forêt va donc devenir la seule véritable famille et la seule confidente de ce jeune homme. Cependant, il est dommage que ses moments sylvains soient si peu rythmés. En effet, si la vie avec son père ou encore sa carrière de boxer avait quelque chose d’imposant, le reste paraît bien terne. Trop réflexif ou trop en adéquation avec le rythme des arbres. Ces phases-là ne sont guères les plus alléchantes.


La moustache, ça habille un homme
Graphiquement, le constat est le même : inégal selon les moments racontées. Ainsi, le jeu de couleurs fort agréables ne peut pas pleinement s’exprimer et c’est bien dommage. Cependant, au fil du récit, les ingrédients distillés et l’image finale nous donne malgré tout l’envie de connaître la suite des aventures d’Yvon. En effet, le jeune homme ne cesse pas de nous surprendre par ses activités et ses errances. Il semble vouloir dompter un monde qui le ballote dans tous les sens. Au fil de ses aventures, il comprendra que bien des choses de la psychée humaine lui échappent et qu’après tout, sa seule amie fidèle ne demeure pas parmi le monde des hommes.

Par conséquent, si le constat s’avère un peu dur, nous sommes curieux de connaître la suite du voyage initiatique du héros. Cette envie est accentuée par le travail graphique, qui en dépit d’un certain nombre d’approximations, a su captiver nos rétines de par les couleurs et l’onirisme de ces paysages.