6.5/10La Loi du Kanun - Tomes 1 et 2

/ Critique - écrit par Rick J., le 04/10/2006
Notre verdict : 6.5/10 - La loi des séries (Fiche technique)

Tags : tome kanun eur loi livre manini livres

Critique des tomes 1 et 2 : si Dette de Sang le premier volume était peu convainquant car n'offrant pas assez d'intrigue pour accrocher le lecteur, la suite intitulée L'amazone se révèle plus efficace.

L'année dernière la collection Grafica de Glénat accueillait le premier tome de La loi du Kanun. La sortie récente du second chapitre de cette trilogie est l'occasion de se replonger dans une fresque à la fois historique et romanesque.


L'Albanie des années soixante-dix, le jeune Léka orphelin de mère vivote de menus larcins avec son ivrogne d'oncle Nykita. Sa rencontre avec Sose, adolescente issue d'un milieu plus aisé va le faire reconsidérer son mode de vie et peut être le guider sur un chemin plus vertueux. Mais quel est le rapport entre ce récit d'enfance et la chute mortelle qui précipite le Léka adulte vers une mort certaine ? Un lien invisible et pourtant implacable : la loi du Kanun.

Mêlant habilement aventure, contexte d'après guerre et traditions le scénariste Jack Manini a accouché d'une histoire prenant la forme d'un long flashback. Chacun des deux tomes s'ouvre sur le présent, le personnage se remémorant l'engrenage d'évènements qui l'a conduit jusqu'à aujourd'hui. Le plus gros morceaux de l'intrigue se déroule donc dans un pays désorganisé par le déclin du communisme où l'enfant Léka fait l'apprentissage de la vie et de l'amour. Ainsi si l'histoire tient la route le découpage du récit est malheureusement plus hasardeux. En effet le premier tome semble être une trop longue introduction, le récit ne décollant pas vraiment. Un sentiment renforcé par le second volume qui résume l'épisode précédent en une seule page ! La séquelle est du coup beaucoup plus riche en évènements et rebondissements bien que ceux-ci soient globalement prévisibles. Un tome deux qui pourrait tout aussi bien se suffire à lui même car se terminant au moment où commençait le premier, la boucle étant bouclée. Ce sentiment de finalité renforcé par l'absence d'indices quant à la suite de l'histoire pourrait décourager le lecteur de faire l'acquisition du dernier chapitre de la trilogie.

Dommage car le dessin de Michel Chevereau est très agréable. Un style classique tout en ayant un charme propre et surtout sublimé par les couleurs aquarelles de Manini au pinceau. Le découpage n'est pas en reste avec des pages agencées de manières dynamiques. Quand aux plans ils sont suffisamment variés pour ne pas lasser, même dans les longues scènes de dialogues qui structurent le récit. Une réussite graphique indéniable.


Si Dette de Sang le premier volume était peu convainquant car n'offrant pas assez d'intrigue pour accrocher le lecteur, la suite intitulée L'amazone se révèle plus efficace. Toute la question est maintenant de savoir si les auteurs sauront transformer l'essai lors de la conclusion de la trilogie du Kanun.