7.5/10Le Local

/ Critique - écrit par iscarioth, le 06/12/2005
Notre verdict : 7.5/10 - La Marche funèbre de la Jeunesse Suicidaire (Fiche technique)

Une pagination qui permet aux auteurs de prendre le temps de conter, un travail de novation sur la couleur et la mise en page pour, au final, un récit à la fois profond et accessible.

Une bande de quatre copains répète dans un vieux garage leur servant de local.

Avec Extérieur Nuit et Notes pour une histoire de guerre, Gipi s'est révélé comme un auteur capable de créer de réelles ambiances visuelles. Voir l'italien être l'un des premiers à inaugurer la nouvelle collection BD de Gallimard gérée par Joann Sfar a donc de quoi attirer, surtout lorsque l'on lit que cette collection, intitulée Bayou, réserve une grande place à la couleur. Le Local est un album composé de tons exclusivement froids, rendus à l'aquarelle. On retrouve le trait très schématique voir griffonné de Gipi, dans la continuité de ses précédents albums. Le local est un one shot à forte pagination (112 pages), mais à petit format (170 sur 240 mm). « Parce que finalement, à force de lire des mangas ou des comic books, on est devenu un peu jaloux » explique Joann Sfar, pour présenter sa collection. Comme pour un comics, et dans une logique similaire à des collections annexes comme Cosmo chez Dargaud, la lecture est très rapide et la narration repose essentiellement sur le visuel. Plusieurs pleines pages contemplatives et paysagères, un bon nombre de vignettes silencieuses, pour une histoire qui prend le temps de s'articuler. A ce niveau, ne vous attendez pas à une invasion extraterrestre ou à un complot international. Comme l'annonce bien sa couverture, Le Local est un album du genre quotidien, se basant sur un groupe de jeunes à la vie pas particulièrement exaltante. Des adolescents un peu rebelles dont la seule véritable ambition est celle de pouvoir répéter leurs morceaux. A la manière d'un bon documentaire, Le Local fait le tour de ces quatre personnages et nous les présente avec sobriété.


Le Local
respecte tout à fait la ligne directrice annoncée par la collection Bayou : une pagination qui permet aux auteurs de prendre le temps de conter, un travail de novation sur la couleur et la mise en page pour, au final, un récit à la fois profond et accessible.