Litteul Kévin - Tome 8
Bande Dessinée / Critique - écrit par Mandark, le 26/10/2009 (Tags : kevin litteul coyote tome evaluation lombard glacial
Retour fracassant du biker en culotte courte et de sa sacrée famille. Un huitième album placé sous le signe de la tendresse.
He’s back !
Après six longues années d’absence, il est enfin de retour avec sa petite famille bien allumée et tous leurs potes bikers bons vivants. Et cette fois-ci en couleur s’il-
vous-plaît !
Et on se retrouve immédiatement nous-mêmes un peu en famille, comme si cet intervalle entre deux albums n’avait pas eu lieu, comme un grand repas de Noël où tout le monde prend le temps de se poser après une année infernale où on aurait bien voulu appeler l’autre mais il y avait toujours une priorité à faire passer avant.
Car Litteul Kévin ce n’est pas qu’un petit garçon plein de bon sens et heureusement éduqué par des parents aimants, même si ces derniers peuvent donner l’impression d’être des marginaux irrécupérables. En fait c’est même tout le contraire ! Le père a beau "fumer le calumet" avec sa harpie de belle-mère, ce n’est pas pour autant que ces deux-là vont enterrer la hache de guerre ou que notre mini biker sera tenté de suivre l’exemple des "grandes personnes". Politiquement correct diront certains, mais ne vous fiez pas aux apparences. Car dans Litteul Kévin il n’y a pas de manichéisme facile. Coyote nous parle toujours du fossé (pas du tout insondable) qui sépare les générations en choisissant de s’attacher à ce qui fait le lien entre les deux bords de la falaise : la liberté de choisir ce qui nous semble être le mieux pour nous et respecter ce qui fait que l’autre est autre, sans jugements hâtifs ni idées toutes faites et toujours avec ce regard rempli de tendresse.
Quoi qu’il arrive, quel que soit le jeu, l’embrouille ou la panade, tout est occasion
de regarder la vie par le bon bout de la lorgnette, celui qui nous montre que dans notre vie à nous, que ça aille ou pas, nous sommes tous entourés d’énergumènes avec qui la vie vaut la peine d’être traversée, et que, de même qu’ils seront toujours là pour nous, nous même seront toujours présent pour eux.
En substance c’est vraiment ça que raconte (encore une fois, mais les meilleures histoires n’ont pas de fin), ou plutôt nous rappelle cet album. Car on pourrait avoir tendance à l’oublier en ces temps de suspicion généralisée et d’humanité désagrégée : on est bien avec ceux qui vous aiment, qu’ils soient glandeurs, ronchons, moqueurs, flambards ou gamins, et on les aime en retour parce qu’ils sont ce qu’ils sont, et surtout parce qu’ils sont là !
Qui peut dire après les avoir rencontrés qu’il n’aurait pas voulu grandir avec cette joyeuse troupe ? Ils aiment la vie, ils aiment prendre du bon temps, ils s’aiment entre eux, et eux c’est nous! L’univers de Litteul Kévin c’est ça ! Beaucoup d’amour, de tendresse et (surtout) de déconne décomplexée.