La Ligue des Gentlemen Extraordinaires - Quand la classe ne se confond pas avec la coquetterie !

En matière de comics tous les goûts sont dans la nature et toutes les opinions également. Avec Riffhifi, nous avions bien évidemment des opinions similaires mais parfois des avis bien différents. Le cas Alan Moore était peut-être le plus symptomatique et bien souvent, je jouais les détracteurs tandis que Riffhifi s’acharnait à m’expliquer le bien fondé du génie de Moore. Je résume rapidement tout ça pour dire que je ne voyais pas d’un bon œil la réédition de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires. Surtout que je reste traumatisé par le film malgré la bonne idée de base.

Découvrez ici la prose inimitable de l'honorable Riffihifi !

Mais très vite, j’ai compris mon erreur, cette réédition est un excellent moyen d’aborder la ligue et quelque part, d’aborder Alan Moore. Jouant à fond la carte de l’exubérance de la belle époque britannique, cette intégrale va plonger le lecteur dans un univers aussi riche que rythmé. Je ne vais pas répéter tout le bien de la critique précédente mais c’est une œuvre à découvrir. Les références sont pléthores et le travail réalisé est riche. Les plus fans de la saga ne manqueront pas les multiples pages de lecture qui vont agrémenter cet imposant ouvrage. D’abord, entre les deux histoires, vous aurez une nouvelle servant en quelque sorte de lien entre les deux récits. Alan Quatermain va faire une expérience aux confins du réel en compagnie du voyageur du temps, de Jack Carter (avant même l’adaptation nanarifiante au cinéma) et le Carter de Lovecraft. Le style joue à fond l’emphase et les expressions alambiquées, mais c’est totalement en accord avec le style qu’a voulu donner Moore.

Pour les plus courageux et les plus mordus, l’almanach va parfaire votre éducation. Ici, vous verrez l’immense base de référence de Moore à travers ce tour du monde des curiosités. D’Alice au pays des merveilles en passant par Gargantua, Arsène Lupin, les Cyclopes ou Voyage au centre de la Terre, tout ou presque y passe. S’il n’est pas toujours facile de voir les références, on appréciera la lecture (tout de même imposante) de cet almanach. En bonus pour les survivants, des gravures et autres « jeux » de fin d’album comme un jeu de l’oie. Vous l’aurez compris : pour ceux qui ne l’aurait pas fait ou pour les fans, cet album doit être découvert et arpenté.

Petite photo de famille dans un superbe salon Victorien !