8.5/10La Ligue des Gentlemen Extraordinaires - 1999-2000 - Volume I

/ Critique - écrit par Val Lazare, le 09/03/2003
Notre verdict : 8.5/10 - LXG save the Queen! (Fiche technique)

C'est parti pour environ 150 pages de délire et d'enquête, où Moore et O'Neill ont réussi à associer réparties fines et scènes absurdes pour quelques planches vraiment géniales. A noter également quelques passages politiquement incorrects caractéristiques d'Alan Moore et qui sont également du plus bel effet.

En août 2003 devrait arriver sur nos écrans le nouveau film de Stephen Norrington (Blade)... LXG : La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, adaptation de la bande dessinée du même nom, écrite par le divinissime Alan Moore et dessinée par Kevin O'Neill.

A la fin du XIXe siècle en Angleterre, Campion Bond, agent très spécial de Sa Majesté la Reine Victoria, charge Wilhelmina Murray, jeune femme au passé trouble de réunir une équipe de quatre hommes aux talents particuliers, à même de remplir des missions particulières.


Un tiers de BD plus tard, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires est constituée. Le Capitaine Nemo, anti-Anglais autoritaire aux tendances fascistes, Allan Quatermain, aventurier colonialiste de renom devenu opiomane, le docteur Jekyll, dandy pusillanime contenant à peine sa seconde personnalité et Hawley Griffin, homme invisible fourbe et violeur vont donc prêter main-forte à Miss Murray.

On le comprend très vite, la coopération de la Ligue des Gentlemen Extraordinaires(ment pittoresques) est des plus instables. C'est d'ailleurs tout ce qui fait le génie de cette BD. Car nos héros sont bourrés de défauts, ils se supportent à peine, ne se font pas confiance, et se menacent régulièrement. Mais c'est qu'il s'agit de sauver l'Empire Britannique d'une effroyable conspiration... nos amis vont-ils faire contre mauvaise fortune, bon coeur ?

Sur un dessin particulièrement réussi de Kevin O'Neill, Allan Moore nous sert un steampunk baroque et délirant, parodiant les grands héros de la littérature fantastique anglaise. Une Angleterre industrielle donc, témoin des tribulations d'une poignée de super anti-héros tous plus hilarants les uns que les autres. Une sorte de mystères de l'ouest à l'anglaise flanquée des thèmes chers à Moore (abordés ici de manière plus légère que dans Watchmen ou dans From Hell) : les doutes et les peurs des super-héros, le regard de l'homme sur l'homme, les symboles, la franc-maçonnerie etc...

C'est donc parti pour environ 150 pages de délire et d'enquête, où Moore et O'Neill ont réussi à associer réparties fines et scènes absurdes pour quelques planches vraiment géniales. A noter également quelques passages politiquement incorrects caractéristiques d'Alan Moore et qui sont également du plus bel effet. Les deux premiers tomes se suffisent à eux-mêmes mais Moore devrait vraisemblablement nous gâter d'une suite.

En espérant que le film soit aussi bien que la BD.