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0.5/10Libido Blues

/ Critique - écrit par Maixent, le 07/08/2012
Notre verdict : 0.5/10 - LiBido...chon (Fiche technique)

Tags : libido desir sexuel sexualite avis chalvin vie

Il y a des ouvrages qui ont fait leur temps avant même d’exister. Alors que certains brillent par leur écriture aventureuse et résolument moderne, d’autres se distinguent par le fait de ne pas se distinguer et cette capacité à se noyer dans la masse de la médiocrité. C’est malheureusement le cas de cet album qui jamais ne décolle et reste au raz des pâquerettes tout du long.

Libido Blues rappelle les grandes années de l’Almanach Vermot, institution par excellence depuis 1886. Symbole toujours vivant d’une facette peu attirante de la
Ceci est une pipe

culture française d’un humour peu raffiné, cocardier, voire misogyne malgré des grands noms qui ont pu y collaborer un temps. Libido Blues participe de cet humour version Camping, accessible à tous car le nivellement par le bas est sûr de réunir beaucoup. Se servant du sexe comme média fédérateur en en détruisant à chaque page un peu plus la beauté en le ramenant à la plus basse trivialité sans aucun décalage ni finesse.

Rien ne manque dans le genre humour gras et on se sent attaqué dès la couverture. Des petits anges ayant des sexes en guise de flèches comme ces polissonneries douteuses que l’on peut trouver dans les sex-shop de bas étage, un sous-titre à double lecture rappelant les blagues potaches de colonie de vacances que l’on essaye depuis des années d’oublier…

Et que dire du dessin. Madame avale goulument une banane, monsieur lèche une pêche (ou un abricot, on n’est pas vraiment sûr). Le ton est donné et jamais ne variera au cours du récit. Et encore, si le dessin n’était critiquable qu’en ce qui concerne le choix des accessoires, cela pourrait encore passer, mais le trait est maladroit, les visages inexpressifs et les corps disproportionnés. L’auteur semble ne pas réussir à s’affirmer malgré une bibliographie assez fournie dans le dessin d’humour et garde un trait hésitant manquant cruellement de personnalité. D’autant plus que malgré la présence de corps nus censés faire rêver le lecteur, il est difficile de ressentir un quelconque émoi, si ce n’est ce sentiment de soulagement lorsque l’on clôt la dernière page.

Pour ce qui est des scénarii, a priori drôles et critiques ils ne sont que des visions arriérées d’une société hétéronormée basique qui tire son coup vite fait avant que le
Dégoût de supermarché?!
film du samedi soir ne débute. On pourrait être dans les tracas du beauf comme le traite si bien Tronchet ou Binet mais là, ça ne décolle jamais. Il n’y a aucun parti pris et un recul qui n’est pas assez marqué pour que l’on puisse vraiment en rire. C’est en fait d’une platitude navrante et les états d’âme de l’auteur, au lieu de rendre ce portrait de l’humanité plus riche et l’ancrer dans la réalité ne fait que renforcer le mépris de cette masse adipeuse et sans imagination qui se noie dans un quotidien morose et banal.

La plupart des gags tombent à plat et sont cousus d’idées reçues qui ne se retrouvent pas dans le quotidien. Qu’un homme flashe sur une jolie jeune fille dans un supermarché ça n’a rien de révolutionnaire mais pourquoi pas, cela reste gentillet, mais que ce même homme soit dégouté et sur le point de vomir tout simplement parce que la demoiselle achète des tampons et du papier toilette, cela devient improbable, graveleux et sans aucun intérêt dans une société où l’on sait depuis longtemps que l’ensemble de la gente féminine va aussi aux toilettes sans que cela puisse nuire à son charme.

Si vous aimez le comique troupier qui tâche comme des milliers de gens, ce livre est pour vous. Il y aura sans doute trop de textes mais rassurez-vous, rien de bien compliqué. Pour les autres, courage, fuyez… Il n’y a guère que la phrase de fin qui apporte un soupçon de réalisme et d’intérêt ( à voir sur la vignette de la critique).