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4/10Les maîtresses - tome 1 - Leçons de prédatrices

/ Critique - écrit par Maixent, le 27/08/2011
Notre verdict : 4/10 - Maîtresses ès SM (Fiche technique)

Tags : duvet xavier jeux tome livres jeunesse comics

C'est du Duvet, c'est toujours aussi bien pour les amateurs mais pour les autres c'est un peu plus difficile d'accès...

Il n’y a rien à faire avec Xavier Duvet. Son dessin est techniquement parfait. Son univers prenant et excitant. Tout est extrêmement travaillé, mais si les illustrations effectuées avec une minutie proche de la pathologie sont de toute beauté, les planches ne sont pas vraiment prenantes et ne transportent pas vraiment le lecteur.

Pulp Fiction
Sans doute est-ce cette précision même qui en est la cause. À force de se concentrer sur les détails, cela manque de fluidité et les visages sont plus proches de la caricature ou du vieux tatouage baveux et sur travaillé. Après tout, cela n’empêche pas Xavier Duvet d’être capable de réaliser des portraits hyper réalistes de toute beauté, mais ce qui est cohérent sur une illustration pleine page ne l’est pas forcément sur une planche complète. D’un point de vue personnel, je trouve qu’il est plus intéressant de lire une œuvre de Von Götha dont le dessin est moins réaliste mais plus excitant plutôt qu’avoir affaire à ces hommes et ces femmes aux visages hachurés à l’extrême les rendant menaçants et enlaidis au lieu d’être délicieusement consentants. 
Il est donc difficile d’avoir un avis tranché avec d’un côté un dessin rebutant, de l’autre un thème qu’il maîtrise à la perfection. D’autant plus que Xavier Duvet
Tu viens plus aux soirées?
n’hésite pas à aller très loin dans le monde BDSM qu’il décrit avec tant de justesse et sans complaisance. Ici, contrairement aux grandes sagas habituelles de l’auteur dans lesquelles on peut suivre des personnages récurrents, ce sont trois petites histoires indépendantes. Traitées sur le mode direct, faisant entrer de plain-pied et sans détour le lecteur dans son univers, il incite ce dernier au voyeurisme, le conviant comme spectateur aussi bien de séances privées que de soirées fétichistes. La dernière histoire en particulier est traitée en « caméra subjective » (j’ignore quel est le terme technique employé en bande dessinée), les acteurs de la soirée fetish adressant des œillades directement au lecteur qui se retrouve embarqué dans cette cave, en passant par les vestiaires, dans lesquels tout un chacun revêt une autre vie, jusqu’aux tréfonds de cet excitant enfer. Le tout étant commenté par une « voix-off » qui entretient d’autant plus cet effet d’immersion.
Donc comme tous les autres albums de Xavier Duvet, c’est du bon boulot, c’est indéniable. Les amateurs seront sans doute satisfaits, maîtres ou maîtresses et esclaves sont fidèles aux postes mais pas féminisations ici, les genres restent bien définis. Ce sont plutôt les rapports de force et de plaisir qui sont ici mis en valeur, avec tout un catalogue pratique pour apprendre à bien s’occuper de son esclave allant des discussions entre maîtres aux illustrations de bondage particulièrement détaillées. Ceux qui apprécient déjà ce travail seront satisfaits, pour les autres, il manquera toujours un petit quelque chose pour arriver à un niveau de sensibilité artistique satisfaisant.