6/10Les Eternels - Tomes 1 et 2

/ Critique - écrit par plienard, le 13/06/2010
Notre verdict : 6/10 - Le diamant a encore besoin d’être taillé. (Fiche technique)

Tags : eternels tome eur felix yann livres ever

Uma et Mira sont deux sœurs qui ne se sont pas vues depuis plus de douze ans quand Mira s'est enfuie de chez leurs parents adoptifs. Uma en a gardé une fragilité psychologique qui lui fait regretter de vivre. Car le monde est cruel, mais aussi très petit ...

Tome 1 : Uma

Uma est un flic chez les TIC (Technicien Identification Corporelle), mais surtout elle est suicidaire. Elle en est d'ailleurs à sa cinquième tentative quand Mehdi, son collègue et ami, arrive et lui sauve la vie. Hummm, Ah...
Hummm, Ah...
Cependant, elle ne va pas pouvoir s'appesantir sur son sort longtemps, car le boulot n'attend pas. Elle travaille d'ailleurs sur le visage d'un corps brûlé dont les résultats vont chambouler son train-train. Le visage qui ressort sur l'ordinateur n'est rien d'autre que le sien ou celui de sa sœur Mira.

Ce premier épisode sert de mise en place des personnages : une flic suicidaire, un flic kabyle et homo qui ne pense qu'à mater les fesses des hommes, de Boers dont l'entreprise à son nom  est constitué d'un bras appelé les éternels, organisation internationale qui gère les conflits et les trafics de diamant de façon musclée et expéditive.

C'est un premier épisode d'introduction assez honorable. Les personnages sont sympathiques et le graphisme est agréable. Cependant le côté suicidaire de Uma ne pend pas. Voilà une fille sexy, qui s'habille une taille en dessous (ou alors elle a un problème de machine à laver ?), qui collectionne les mecs (ou les déceptions amoureuses, à voir), mais surtout qui n'a pas le regard ou l'attitude d'une fille déprimée. Alors bien sûr, on tente de nous expliquer que son enfance a été traumatisante et est peut être une réponse à son mal être. Mais une fille avec un visage aussi serein, ne respire pas vraiment la déprime. Cela est peut être dû au dessin de qualité, un peu trop beau et élégant. Ce sentiment est renforcé par une pagination avec des grandes cases donnant la part belle aux personnages et à l'action.

Tome 2 : Mira

Uma a maintenant pris la place de Mira au sein des éternels. Elle fait équipe avec Jaï, adepte du jaïn, un mode de philosophie proche de l'hindouisme. Celui-ci, d'ailleurs, va se marier avec la fille d'une grande et riche famille Jaïne. Mais lors de la cérémonie, sa future femme est assassinée. Mais qui est le meurtrier ? Qui a commandité l'assassinat ? Est-ce de Boers ?


L'alchimie commence à pendre un peu. On a quitté le leitmotiv du suicide du premier tome, on est passé à un peu d'action et en même temps, l'intrigue s'est étoffée. Un mystérieux meurtrier apparaît, personne ne semble savoir d'où il vient et à qui profite le crime. On notera aussi les incessantes références au cinéma, tout d'abord assez amusante quand on découvre Mickaël Moore avec sa caméra qui accompagne sa femme Micheline journaliste pour Colombine Broadcast. Mais très vite, l'effet comique voulu devient lassant. Les remarques cinématographiques de Mehdi sont un peu trop systématiques et l'effet devient lourd. Malgré cela, le deuxième tome est de meilleure facture. Les personnages ont plus de sens (sauf Jaï qui n'a encore aucun rôle prédominant alors que l'on vient de tuer sa femme) et le difficile changement d'identité entre Mira et Uma ressenti dans le premier tome, fait ici l'objet d'un comique de situation avec de Boers.

En ces temps de coupe de monde de football en Afrique du Sud, terre d'origine de nombreux diamants (tiens, tiens, bien vu la maison d'édition !!), on peut dire que la première mi-temps a été un peu fade, mais qu'en seconde, la partie s'est équilibrée et les auteurs ont remporté leur premier match de justesse.