8/10Les Légendes de la garde - Hiver 1152

/ Critique - écrit par plienard, le 11/02/2011
Notre verdict : 8/10 - Tolkien pour petit (Fiche technique)

La garde est envoyée pour sauver Lockhaven. Saxon, Sadie, Kenzie, Lieam et Celanawe vont affronter tous les dangers pour ramener des médicaments de Sprucetuck. Du Tolkien pour enfant ? Pas vraiment !

Les réserves de vivres et de médicaments à Lockhaven diminuent. Gwendolyn, la matriarche dépêche des équipes jusqu’aux différentes villes afin de leur demander de l’aide et pour organiser une rencontre au sommet. Elle envoie cinq souris de la garde, sorte d’armée de soldats et de diplomates, à Sprucetuck pour récupérer des médicaments. Le temps est compté. D’autant que Gwendolyn ne le sait pas encore, mais il y a des traitres parmi les siens.


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Les légendes de la garde
est un magnifique album de David Petersen, auteur américain et traduit de l’anglais par Corinne Daniellot. Le monde imaginé par David Petersen rappelle fortement celui de J.R.R. Tolkien. Il y a une carte, des villes, des légendes et un historique. Sauf qu’ici, il n’est pas question d’elfes, d’hommes, ou d’orcs et de gobelins, mais de souris de lièvres et de furets et de hibou Grand-duc. Un album pour enfants, me direz-vous ! Bien sûr, mais pas seulement. S’il est vrai qu’il manque de grandes batailles, des têtes tranchées pour satisfaire totalement un public adulte, la quête des cinq souris est prodigieuse. La sauvegarde de Lockhaven tient à la réussite de leur mission. Cinq souris, toutes différentes dans leur comportement, dans leur talent sont envoyées. Et bien entendu, leur chemin est parsemé d’embûches, mais surtout de dangers. Elles devront se séparer. Kenzie, Saxon et Sadie vont devoir passer par Darkheather, sorte de Moria anciennement habitée par des furets. Quant à Celanawe, dit « la hache noire » et Lieam, le chemin n’est pas moins dangereux. Entre une pluie verglacée et le combat contre un grand duc, le chemin risque d’être mortel.

Et si le seigneur des anneaux et le monde de J.R.R. Tolkien était réinventé par
DR.
Art Spiegelman, l’auteur de Maus,  et dessiné par Michel Plessix (Le vent dans les saules), l’album n’aurait pas été beaucoup différent. A la lecture de cet album, c’est ce qui vient à l’esprit. Faire vivre des aventures médiévales à des souris, c’est déjà osé. Mais le faire de façon si fine, si naturelle, confine à l’exploit. Et même si le traitement paraît un peu enfantin, le livre peut-être apprécié par un large public. Les valeurs d’amour, de courage, d’amitié, de transmission des connaissances, d’abnégation, de confiance  sont présentes. Le tout sans giclée de sang ou de monstres hideux. C'est la bande d'héroïc fantasy que l'on aurait aimer petit.

Cet album est édité aux éditions Gallimard qui aime donner à ses albums une identité toute particulière. Avec son format carré (228 x 228 mm) et sa couverture épaisse, cette présentation vous annonce déjà la qualité d’une œuvre  à lire à tout prix. Il faut aussi savoir que c’est la seconde partie après Les légendes de la garde, Automne 1152 et que la série a reçu deux Eisner Awards en 2008 (prix de la meilleure publication jeunesse, prix du meilleur graphisme). Vous n’êtes pas encore convaincu ?