8/10Lanfeust des étoiles - Tome 8 - Le Sang des Comètes

/ Critique - écrit par athanagor, le 01/12/2008
Notre verdict : 8/10 - La somme des canettes (Fiche technique)

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Après Lanfeust de Troy, Arleston et Tarquin terminent Lanfeust des étoiles par ce huitième opus.  Mais pas de panique, une troisième série est annoncée.

Cherchant à regagner Merrion pour renverser le prince Delhuu, Lanfeust, Cixi, Hébus et compagnie parviennent à se faire engager comme aides sur un vaisseau
 de croisière. Démontrant leur totale incapacité à quelque travaux de service que se soit, la troupe débarque tout de même sur la planète dont Cixi est exilée, et trouvent à se cacher dans une maison de passe, où Hébus devra donner de sa personne pour payer le loyer. Alors dans la place, ils mettent au point un stratagème qui leur permettra de s'attaquer au Prince Delhuu pendant son intervention télévisée quotidienne. Le prince, quant à lui, devenu monarque de Merrion en éliminant les autres princes marchands, et dont l'identité dissimule sa véritable nature de dernier représentant des Pathacelces, n'a pas que Lanfeust et sa clique à gérer. Il doit également composer avec Thanos, autrefois à son service.

C'est un excellent moment de détente et de rigolade qui se cache dans ce huitième et dernier tome de Lanfeust des étoiles. Après Lanfeust de Troy et avant l'avènement P.O.D. : Poultry Of Death
P.O.D. : Poultry Of Death
d'une troisième série, celle-ci se termine en suivant les mêmes recettes qui font le succès du personnage et selon les formules habituelles d'Arleston que l'on retrouve aussi dans d'autres séries comme Sinbad. Mêlant le déroulement d'une histoire sérieuse et construite, à l'intrusion quasi systématique d'éléments choisis pour faire rire le lecteur, on retrouve ce schéma où ça gicle et où des gens meurent dans d'atroces souffrances mais où on s'en tape quand même une bonne tranche. Hormis la forte dimension scatologique (pardon, pipi-caca), qui fait toujours marrer son chaland quand elle surgit là où on ne l'attend pas, c'est l'emprunt régulier et parfois très discret au cinéma de genre qui encourage la sympathie. De la cuisine de vaisseau de croisière où travaillent pêle-mêle Jason, Freddy et plusieurs assassins de Scream, évidemment tous au rayon bidoche, à la transformation du méchant, à la recherche d'une forme confortable, en Alien et Dark Vador, on a droit à un joli panel représentatif pour accompagner le développement de l'histoire. Le dessin de Tarquin se prête d'ailleurs admirablement à l'exercice : carré, précis, dynamique et expressif, il sait également se faire d'une drôlerie sans borne quand le sujet s'y prête, tout en respectant des perspectives soignées et irréprochables.

Construite entièrement dans cet esprit de second degré (et quelle meilleure preuve à cela que le nom du méchant), la BD présente une fin du même tonneau, et cela pêche un peu. En effet, on ne peut s'empêcher d'être déçu par la conclusion rapide de l'aventure et le torchage éclair dC'est ici pour Lanfeust ?
C'est ici pour Lanfeust ?
e la dernière scène. Suscitant un « tout ça pour ça ! » étonné, cette fin, bien qu'elle respecte l'ironie qui dirige tout l'album de par sa rapidité face au long développement sur huit tomes de l'aventure, laissera quelques lecteurs sur leur faim. Ceci dit, cette légère remarque n'enlève rien à la qualité de l'histoire ni à la maîtrise des auteurs dans leur façon d'exploiter leur récit, et c'est avec une banane de dents que l'on ferme l'ouvrage.

Petite originalité qui mérite d'être signalée : cet ouvrage se veut le premier issu d'une série à succès disponible entièrement en numérique. Ainsi les premiers acheteurs de la BD auront accès gratuitement, grâce à un code encarté dans l'album, à sa version streaming sur lekiosque.fr, qui propose une bibliothèque numérique personnelle à chacun de ses adhérents. Une fois testé, ce procédé s'avère un poil décevant face à la qualité des images numériques accessibles, mais il s'agit tout de même d'un prix trois fois inférieur à la version papier. Ainsi est faite la promotion de la BD numérique qui ravira les écolos extrémistes qui aiment se griller les yeux sur leurs écrans d'ordinateurs.