5/10Kookaburra Universe - Tome 11 - L'île des amantes religieuses

/ Critique - écrit par athanagor, le 26/06/2009
Notre verdict : 5/10 - Les cénobites tranquilles (Fiche technique)

Tags : tome kookaburra universe soleil crisse pages dragan

11e tome de la série, cet album perd de vue, et d'un seul coup, ses attaches à des intrigues un peu creusées, qui tentaient d'offrir des illustrations de questions plus profondes que : rouge ou blanc ?

En route pour la planète Dakoï, les snipers se détendent avant d'engager les hostilités. A la demande de l'un d'eux, le sergent "Skull" O'Hara entreprend de raconter comment lui et le lieutenant Preko se sont rencontrés. Il y a de cela quelques années, sur la planète Sogoku, le lieutenant Preko est convoqué par le capitaine Roberts dans la ville de Las Vargas. Le sujet de cette rencontre concerne une mission de sauvetage d'une équipe de scientifiques, perdue sur l'île des amantes religieuses. La proximité de la planète Sogoku avec le
secteur des amazones empêche tout déploiement officiel des forces de l'alliance, c'est la raison pour laquelle cette mission de sauvetage ne comptera que trois personnes, Preko, Roberts et le sergent Skull. Débarqués sur cette île, il leur faudra naviguer entre les divers dangers qui la peuplent. Les titanosaures, les pirates de l'espace et bien évidemment les amantes religieuses. Pourtant l'aspect si secret de cette opération intrigue et son véritable but pourrait bien être tout autre que celui vendu au départ.

Servie par un titre constituant un des jeux de mots des plus vaseux, attendu de plus que ces amantes n'ont que ça de religieux, cette BD s'avère très en dessous du niveau auquel la série Kookaburra Universe est habituée. En temps normal, cette série tente de proposer des interrogations philosophiques (autant du moins qu'une BD puisse le faire) sur des thèmes profonds et familiers, les situant dans les sociétés imaginaires qui sertissent cet univers, se plaçant ainsi en digne héritière de la Science-Fiction. Les deux derniers ouvrages se révélèrent d'ailleurs être d'excellentes amorces de réflexion sur le destin et la condition des êtres, dans ce monde spacio-mythologique, qui s'y prête à merveille par la richesse des peuples et de leurs relations.

Or ici, on retrouve simplement Preko et Skull, dans une situation qui précède de quelques
heures le premier tome de Kookaburra. Utilisant la ficelle du flashback, les auteurs nous donnent du grassouillet, dans un esprit plutôt du genre de Lanfeust, sans pourtant en avoir le talent ni la légitimité. Le résultat ne parvient pas même à faire véritablement honneur au premier tome de Kookaburra qui, certes un brin paillard, portait déjà en germe le développement de la mythologie fondatrice, et se posait ainsi comme un ouvrage plus subtil que son apparence le laissait deviner. La préoccupation principale semble ici d'exposer du nibard, des positions gênantes et des grosses blagouzes qui tachent.

Malgré un dessin fluide et clair et un travail de qualité sur les couleurs, qui l'emporte parfois sur tout le reste, on ne voit pas trop l'intérêt de cet ouvrage dans la collection Universe, si ce n'est d'appuyer sur le côté soudard des militaires qui peuplent la série. Ce côté est certes amusant tant qu'il se place en substitut périphérique à l'action et à l'intrigue réfléchie que les auteurs cherchent à développer. Quand, comme ici, il lui arrive de prendre toute la place, il vampirise systématiquement son entourage et gobe les éventuelles finesses jusqu'à en être lassant.