6/10Kérioth - Intégrale

/ Critique - écrit par plienard, le 22/03/2011
Notre verdict : 6/10 - Un goût d'inachevé (Fiche technique)

Tags : kerioth tome bertho boidin pascal antoine sambre

Les fondations de la cité Kerioth sont en train d’être rongées par des vers. Si la population n’est pas au courant, la mairesse Gertrude et ses conseillers cherchent à fuir. Et afin de masquer la vérité à la population, ils projettent une expédition de sauvetage de la ville. On retrouve, à bord du Prométheus, Marion, Alcéus et Siméon.

Au mois de janvier, les éditions Vents d’Ouest ont ressorti dans leur collection [Les intégrales], les trois tomes de la série Kerioth.


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Kerioth est le nom d’une ville de la confédération de la mer intérieure. Elle tire son énergie des gaz de fermentation extrait grâce à l’énergie hydraulique fournit par le fleuve. Et si les élites politiques exploitent le peuple, un mal profond et plus dangereux encore, ronge les fondations de la ville. Une sorte de ver est apparu depuis que le niveau d’eau du fleuve est en baisse. La mairesse Gertrude, sorte de reine toute droit sortie d’
Alice au pays des merveilles, et ses conseillers gardent le secret et préparent leur exil. Ils tentent aussi de mater toute rébellion. Ainsi un certain Mandrin, robin des bois non violent, leur pose quelques problèmes. Dans cet univers, Alcéus et Siméon, deux ouvriers scaphandriers projettent comme beaucoup d’autres de partir jusqu’à la ville bien nommée Fortuna. La vie y serait meilleure et plus agréable. Pour cela, il reste aux deux amis à économiser encore un an afin de pouvoir s’offrir le voyage.

Pascal Bertho est le scénariste de cette série. Il est aussi l’auteur d’autres séries comme Chevalier Malheur, Pattes de velours, Sept pirates chez Delcourt, La voix publiée chez Vents d’Ouest et Aëla chez Dupuis.
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Marc-Antoine Boidin est le dessinateur que l’on connaît comme le repreneur au dessin de Sambre d’Yslaire. Les deux auteurs ont aussi en commun Chéri-bibi chez Delcourt. Pour cette série, ils nous ont fait une histoire sympathique assez traditionnelle, avec comme différents ingrédients, deux quidam qui deviennent des héros, des dirigeants véreux et cruels, une population exploitée. On se plonge volontiers dans l’histoire et l’intérêt pour savoir si Marion, Alcéus et Simeon vont réussir à sauver Kerioth nous tient en haleine. Le dessin, sans fioritures, rempli son rôle et ne cherche pas à nous impressionner. Il a aussi le mérite à ne pas chercher à nous tromper sur l’identité de Mandrin. On comprend rapidement qui il est. Certains détails nous font reconnaître le faux du vrai.

Pourtant, au final, on a un arrière-goût dans la bouche. Il semble que les auteurs n’ont pas été au bout de leur pensée.
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Par exemple, quid de Fortuna à la fin de la série ? La relation entre Marion et Alcéus n’est pas non plus approfondie. On a l’impression qu’ils ont raccourcis leur récit pour finir en trois tomes. Et ce sentiment se ressent aussi bien au niveau du scénario que du dessin car le trait se fait de moins en mois précis, plus rapide.

Si l’histoire est intéressante et captivante, la fin semble raccourcie. Serait-ce la fin d’un cycle pour en commencer un autre ? Rien ne l’indique. Pourtant, il y a encore de la matière.