4.5/10Le Janitor - Tome 2 - Week-end à Davos

/ Critique - écrit par riffhifi, le 08/12/2007
Notre verdict : 4.5/10 - James Bondieuserie (Fiche technique)

Vince le Janitor ne parvient pas à se hisser au-dessus du niveau d'un James Bond du pauvre. Boucq n'est pas dans son élément avec cette série...

Vince est un drôle de coco : il est à la fois prêtre et agent d'un corps spécial du Vatican qui exige de lui d'être un athlète hors normes et rompu aux dernières techniques d'information et d'espionnage. Moins de huit mois après l'Ange de Malte, voilà que le héros de Boucq et Sente revient poursuivre ses aventures trépidaaaaouf (pardon, je bâille) pour sauver... le monde ? Non, juste un congrès de financiers réunis en Suisse pour manger du fromage. Excusez-moi, je vais me préparer un café, parce que là...

Janitor, en anglais, signifie « concierge, portier ». Pour Vince, bien sûr, ce titre est supposé être ultra-classe et faire de lui un super-héros du Vatican ; mais Janitor ni raison, j'obéis
Janitor ni raison, j'obéis
concrètement, on a du mal à considérer autrement que comme un portier ce personnage falot qui ne tient finalement ni de Don Camillo ni de James Bond. Du deuxième pourtant, il tente d'emprunter les gimmicks les plus reconnaissables : belle gueule (selon les femmes, parce que vu d'ici il a plutôt un côté simiesque), propension à faire du ski lorsque des tueurs sont à ses trousses, connaissance aiguë des meilleures techniques de combat et possession du seul téléphone portable capable de fonctionner malgré le brouilleur d'ondes activé par les vilains ; il semblerait même que, malgré sa défroque de prêtre, le Vince ne soit pas hostile à une petite aventure galante de temps à autre. S'il ne peut rivaliser avec le nombre de gadgets ou la fantaisie des cascades de 007, notre héros maîtrise en revanche l'art du cliché, comme celui de sauter d'une falaise pour tomber sur un plateau en contrebas, trompant ainsi ses poursuivants. Pas facile de n'évoluer que dans des situations déjà vécues précédemment par 142 personnages comparables...

Le dessin de Boucq, s'il reste lisible et agréable, sied définitivement moins bien au récit d'action du Janitor qu'aux aventures surréalistes d'un Jérôme Moucherot ou La vérité sort de la bouche des enfants
La vérité sort de la
bouche des enfants
aux tribulations burlesques de
La Mort et Lao-Tseu chez Fluide Glacial. Son Vince peine à dégager une réelle personnalité, même parvenu au deuxième tome d'une série qui lui est entièrement dédiée.
Yves Sente quant à lui, à peine sorti du nouveau tome de Thorgal dont il assure désormais le scénario, confirme que sa qualité de chef des éditions Le Lombard ne fait pas nécessairement de lui un scénariste surdoué. A force de se charger les bras de classiques (Blake et Mortimer, Thorgal) et de nouveaux projets (Le Janitor, ...), il risque d'épuiser avant l'heure un stock d'idées qu'on devine déjà en pleine cure de Slimfast.

Le Janitor ne s'encombre pas d'un scénario original ni d'un héros attachant : un simple James Bond en soutane balancé dans la neige fera bien l'affaire pour résoudre cette histoire d'escroquerie. Si certains éléments liés à une intrigue principale sous-jacente se dessinent, on ne se jettera pas pour autant sur le prochain tome avec gourmandise...