6.5/10L'Infini - Tomes 1 et 2

/ Critique - écrit par iscarioth, le 19/12/2005
Notre verdict : 6.5/10 - Putain d'arche stellaire surpeuplée ! (Fiche technique)

Tags : habitant infini tome samura eur hiroaki manga

Critique des tomes 1 et 2 : dynamique, rythmée, chargée en rebondissements et en péripéties, L'Infini est une série très ancrée dans l'univers SF.

Comme leurs noms l'indiquent, Chuck Austen et Matt Cossin sont américains. Chuck Austen est un célèbre scénariste ayant déjà écrit pour de prestigieuses séries telles que X-Men ou Captain America. Lui comme Matt Cossin sont très ouverts à la bande dessinée franco-belge et au manga. On le constate en feuilletant L'Infini, leur travail n'est pas plus influencé par un univers que par l'autre.

Kelsey Fontine est un déconnecté. Ex-flic, c'est est un paria qui ne peut plus avoir de contact avec l'arche stellaire L'Infini, son connecteur étant défaillant. Un jour, son mur est explosé par deux individus en train d'enlever le fils de sa voisine. Kelsey ne peut s'empêcher d'intervenir...

Première constatation, L'Infini est une série colorisée à l'ordinateur. Le travail a été réalisé proprement et les effets infographiques collent bien au ton du récit. Les deux albums racontent une histoire dans la plus pure tradition SF, celle d'un monde futuriste dans lequel la technologie fait corps avec les êtres vivants et où l'exclusion est un phénomène particulièrement prononcé. Les auteurs ont créé un univers technologique, urbain et esthétique futuriste. On pense à des films assez récents comme Existenz de Cronenberg ou Le cinquième élément de Luc Besson. Matt Cossin, le dessinateur, maîtrise très bien les visages. Les personnages sont très expressifs et cette impression est soutenue par les dialogues très réalistes, humoristiques et acerbes de Austen (lisez les premières pages du premier tome pour vous en convaincre). Le choix des plans et leur enchaînement est aussi très appréciable, le style de Cossin étant très cinématographique. En revanche, certains buteront sur les décors, parfois très épurés, constitués de quelques trames aux effets « électroniques ». On comprend bien la volonté des auteurs de mettre en place un univers graphique sobre, conforme à l'organisation stricte et huilée d'un futur inquiétant mais certaines planches sont trop chargées en vignettes à trame simple. Scénaristiquement, la série est assez difficile d'accès. Le lecteur ne peut pas comprendre le récit pleinement à la première lecture. Peut être les auteurs auraient-ils dû jouer un peu plus sur des scènes d'exposition qui nous auraient permis de mieux comprendre le fonctionnement de ce monde futur. On se rend compte en lisant le quatrième de couverture ou des résumés, que l'on est passé à coté de beaucoup de choses.

Dynamique, rythmée, chargée en rebondissements et en péripéties, L'Infini est une série très ancrée dans l'univers SF, qui rappelle un bon nombre d'oeuvres littéraires et cinématographiques du genre. A suivre.