L'Île aux 30 cercueils
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 28/12/2011 (Marc Lizano adapte le roman de Maurice Leblanc, le papa d’Arsène Lupin. Marqué par l’adaptation en 1979 de ce roman en série télé, l’auteur BD cherche à nous transmettre ce choc télévisuel. C’est bien fait et réussi, mais l’histoire BD y a-t-elle gagnée quelque chose ? Rien n’est moins sur.
L’île aux trente cercueils est un roman de Maurice Leblanc, romancier connu pour son célèbre personnage Arsène Lupin. Loin des aventures de son gentleman cambrioleur, on va suivre, ici, un thriller angoissant avec Véronique d’Hergemont qui, de retour sur l’île bretonne de Sarek, va assister à une série de meurtres dont celui de son père. Une sorte de malédiction s’abat sur la pauvre jeune femme qui semble faire partie de la prophétie « quatre femmes, quatre croix, quatre femmes en croix ».
DR.L’adaptation de ce roman est l’œuvre de Marc Lizano, auteur boulimique qui travaille pour la presse (Bayard, Milan ...), l’édition enfantine (Casterman, Nathan, ...) et la bande dessinée (Le lombard, Soleil/Noctambule ...). Marqué par la diffusion, en 1979, d’une adaptation télévisuelle du roman, l’auteur de BD a éprouvé le besoin de suivre ce mode de narration sous forme d’épisodes. C’est maintenant chose faite avec ce livre, découpé en six parties, comme six épisodes, censés faite monter la pression et l’angoisse et tenir le lecteur en haleine.
La chose est presque réussie tant le lecteur que je suis n’a pas pu sortir de cet album sans l’avoir fini. Pourtant le plaisir est mitigé. Une sensation d’avoir découvert une histoire palpitante est certes présente, mais aussi la sensation qu’il a manqué des liens, des explications plus précises. Une large part aux textes explicatifs est pourtant faite, mais du coup, le dessin perd de son efficacité.
DR.Une suite de photos figées avec des textes en dessous ou sur le côté, voilà à quoi on a le droit. On aurait aimé plus de dessin et moins de texte.
Ensuite, la fin abrupte, mais qui n’est pas du fait de Marc Lizano – vous saurez pourquoi en lisant l’album – laisse un goût amer et d’inachevé. Si le dessin aux accents naïfs et enfantins est plutôt plaisant. Si la couleur, style sépia, renforce l’atmosphère de huis-clos. Et si on perçoit bien la volonté de l’auteur à retrouver le tempo en épisodes (comme dans une série télé), trop de choses passent par le texte et le récit pour vraiment apprécier la bande dessinée.
C’est donc frustré que l’on quitte l’album. On aura juste l’envie de découvrir la série télé de 1979 avec Claude Jade comme actrice principale, ou encore le roman éponyme de Maurice Leblanc (dans lequel intervient Arsène Lupin, contrairement à ces deux adaptations).