3.5/10HOT DOG - Tome 1 - Hyper Optimal Technique Defense Over Group

/ Critique - écrit par athanagor, le 09/05/2008
Notre verdict : 3.5/10 - Ecolo retriever (Fiche technique)

Tags : livres humour tome defense hot critiques comics

Faite à partir de papier recyclé et à base d'encre propre, cette BD écolo-comique ne fait rire que les industriels du papier et le syndicat professionnel de l'imprimerie.

Oswald est un chien avec un gros nez rouge, apparemment heureux de sa vie de chien dans sa gentille famille. Alors quand celle-ci l'abandonne sur une aire d'autoroute sur le chemin des vacances, forcément, ça lui fiche un coup. Tout retourné et stupéfait par cette trahison, il décide de créer le H.O.T.D.O.G. (Hyper Optimal Technique Défense Over Group), groupe d'intervention dont le but est de pourrir la vie à ces salauds d'humains qui, en plus, niquent la planète avec leurs usines. Cerveau de l'organisation, il tente de former des animaux du quartier, très limités intellectuellement et politiquement, qui ont été recueillis par une vieille dame qui s'occupe d'eux comme de ses petits-enfants. Le vent de la révolte aura donc du mal à souffler.

Guillaume Bianco nous sert ici un travail laborieux et moyennement drôle. Le coup de crayon est certes particulier, et certains diront que c'est détestable, mais compteRévolte de jardin
Révolte de jardin
tenu du genre dans lequel il s'inscrit, c'est aussi supportable que du Brétécher ou du Reiser. Passé le début et l'abandon de la pauvre bête, traitée d'une façon tragi-comique, on s'embourbe immanquablement dans la répétition de situations identiques, de variations sur le même thème, qui nécessitent pour faire passer la pilule, un véritable talent de raconteur et surtout un équilibre particulier. La succession de sketches tenant sur une planche devrait idéalement porter tout son poids sur la chute. Or ici, comme dans les Blagues de Jean Roucas, la majeure partie des éléments prêtant à sourire sont disséminés au milieu des pages, laissant la désagréable impression que les histoires ne sont pas terminées et qu'elles vont se poursuivre à la page d'après, ce qui n'est bien sûr pas le cas.

Du coup, on s'interroge sur l'impact comique de la BD et surtout sur son intention réelle. Ce chien abandonné qui refuse de retourner auprès des humains, dans ce qu'il considère comme une forme d'esclavage, possède à vue de truffe un QI de 160 et maîtrise une bonne dose de concepts politiques et philosophiques. En face de lui, ses acolytes, qu'il tente de former et d'éduquer, sont d'indécrottables ignares qui, comme c'est étrange, vivent parfaitement bien le fait d'être pouponnés par une vieille dame et une petite fille. De même l'alligator qui habite dans les toilettes de Stan le gros chien, se comporte comme un anthropologue (ou cynologue ?) tentant de communiquer avec une race primitive. Bref les animaux libérés de la domination humaine sont plus malins et plus intéressants.

Ce point de vue serait parfaitement acceptable et presque convaincant, si les Eh les mecs, vous avez vu le dessin ?
Eh les mecs, vous avez vu le dessin ?
aventures de ces braves bêtes n'étaient pas entrecoupées de pleines pages de considérations écologiques sur le réchauffement climatique ou le nucléaire, signées par le chien Oswald, qui propose des solutions alternatives pour mieux respecter la planète. Disons-le carrément, on a un peu l'impression de se faire donner la leçon. Et c'est d'autant plus agaçant que l'auteur signant du nom du chien, s'autorise ainsi à ne documenter qu'à moitié les problèmes qu'il expose. Les solutions qu'il propose le sont du point de vue canin, ce qui lui permet, par exemple, de se demander à quoi sert de se laver les dents alors que ça gaspille de l'eau (un peu plus et on nous proposait de boire dans la cuvette des chiottes). Tout ça donne donc la fâcheuse impression de se faire traiter de fils de p... par un gars qui va vous dire la seconde d'après que c'était juste pour rire. Ca peut passer la première fois, mais la seconde ça risque surtout de casser.