8/10Hollywood 1910 : ça tourne

/ Critique - écrit par athanagor, le 19/06/2011
Notre verdict : 8/10 - Go west (Fiche technique)

Tags : hollywood cinema los angeles exposition studios astier

Petite histoire rigolote avec de vrais personnages dedans, cette BD réussit à dépasser le simple retour sur les débuts de la légende hollywoodienne.

A l’orée du très jeune 20e siècle, la ville d’Hollywood est une localité bien calme, fréquentée par quelques personnes de goût, aux mœurs simples et joyeuses. Parmi ses habitants, Paul de Longpré, grand peintre français des fleurs, cultive un jardin magnifique, qu’il aime à faire visiter aux rares visiteurs. Alors quand une troupe de comédiens débarquent dans la région pour profiter de la superbe lumière de Californie, c’est tout naturellement qu’il leur indique
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les meilleurs endroits où filmer et les invite à une petite réception, plus tard dans la journée. Après tout, entre artistes, il faut savoir se soutenir.

Par cette mise en scène amusante, peuplée de personnages réels et appuyée sur des éléments biographiques rapportés par les premiers acteurs (au sens large) de cette profession, Stefan et Laurent Astier nous proposent une tranche de vie intense, voulue comme le moment ou tout à commencé. Grâce à cette journée de tournage riche en rebondissements, les auteurs nous permettent d’en connaître un peu plus sur bien des aspects du cinéma d’alors. Techniques bien sûr, par le biais du matériel, des astuces de mise en scène et de maquillage, mais aussi commerciaux, au travers de la guerre que mène Edison, détenteur de nombreux brevets, à ceux qui utilisent ses inventions sans en payer le prix. Bref, tout concourt à nous
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rappeler que la discipline est avant tout un artisanat qui s’est forgé sur le courage de quelques aventuriers passionnés, dont la vie trépidante n’était pas si éloignée des histoires qu’ils couchaient sur pellicule.

Véritable petite plongée dans le passé, cet album se déguste au gré d’un trait un peu simpliste mais éminemment sympathique. Avec un style rendant ses personnages un peu grossiers, à la limite de la caricature, Astier parvient néanmoins à sublimer les décors et à transmettre l’impression de cette fascinante lumière que les cinématographes sont venus chercher. Cette succession de saynètes rend alors palpable ce bout d’Histoire et viendra en renforcer le contenu avec un petit cahier de fin d’ouvrage, sur les quelques personnages clés du récit.