7/10L'héritier des étoiles - Tome 1 - Apprivoise-moi

/ Critique - écrit par iscarioth, le 23/01/2006
Notre verdict : 7/10 - L'héritier d'Aquablue ? (Fiche technique)

Apprivoise-moi n'est pas dépourvu de défauts mais bénéficie d'un bon capital sympathie. On sent derrière ce projet de série un gros potentiel, notamment scénaristique.

L'histoire

Le vaisseau-arpenteur Drake, mené par Kaïna, débarque en catastrophe sur la planète Vioocta, divisée en clans. Les Arkanes leur proposent un marché : du carburant pour leur vaisseau spatial contre une aide pour conquérir les terres Hourandos.

Dans l'esprit d'Aquablue

L'héritier des étoiles est dans la lignée d'Aquablue : des voyageurs de l'espace débarquant sur une planète peuplée d'autochtones bien moins avancés technologiquement. C'est un peu la rencontre de deux univers. La science fiction, d'un coté, avec du space opera, des conflits spatiaux de grande envergure et un équipage à la dérive... D'un autre côté, des références plus héroïc fantasy, avec des populations primitives et féodales, divisées en tribus, et se faisant la guerre depuis la nuit des temps. On remarque un bestiaire très baroque avec un bon nombre de personnages humanoïdes aux visages monstrueux, rappelant des animaux sauvages. Comme à la lecture d'Aquablue, on pense aux films de George Lucas.

Capable de revirements dès le premier opus...

Les trente premières pages ne surprennent aucunement. Les personnages nous sont présentés et l'intrigue s'annonce fort traditionnelle. Les Arkanes et les Hourandos s'opposent comme les Capulet et les Montaigu et, inévitablement, on a droit à la romance unificatrice de Roméo/Naul et Juliette/Sélène. Un jeu d'alliance, un mariage forcé, et la cavalerie qui s'invite à la noce pour tout chambarder. Jusque là, rien de bien novateur. La suite, que nous ne dévoilerons pas ici, est beaucoup plus surprenante. Le dénouement de ce premier opus n'est pas celui que nous aurions pu prévoir sur la base des trente premières pages d'intrigue. Une série qui investit un univers aussi riche que celui de l'espace habité et qui est capable de nous surprendre dès le premier album est forcément une série digne d'intérêt...

Une marge de progression certaine

Carere et Weissengel, d'après ce que nous disent la page de garde de l'album et les communiqués, scénarisent et dessinent à quatre mains. Graphiquement, on retrouve aussi une ressemblance, une familiarité, avec Aquablue, époque Vatine. On constate quelques maladresses dans le dessin, notamment pour les personnages (visages, chevelure), que les auteurs n'ont pas encore suffisamment en main. Il faut laisser au duo le temps de maîtriser totalement leur univers et de s'habituer à leurs personnages. Si la comparaison se tient et que la marge de progression d'un album à l'autre de Carere et Weissengel est égale à celle de Vatine en son temps, on aura eu raison d'avoir été patient.


Apprivoise-moi n'est pas dépourvu de défauts mais bénéficie d'un bon capital sympathie. On sent derrière ce projet de série un gros potentiel, notamment scénaristique. L'univers mis en place est riche et l'imagination ne semble pas manquer aux deux auteurs. Vivement la suite.