4/10Hanté - Tome 1

/ Critique - écrit par athanagor, le 07/07/2008
Notre verdict : 4/10 - Ô peuchère, un café plutôt (Fiche technique)

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Sorti tout droit des enfers, Christophe Bec veut nous faire faire dans nos slips. Mais personne n'a peur d'un fantôme qui se prend les pieds dans le drap.

Hanté est un recueil de nouvelles ayant pour point commun de raconter des légeEul' Diab' !
Eul' Diab' !
ndes de lieux hantés. A l'initiative de
Christophe Bec, qui dirige avec Jean Waquet la collection dont il s'agit ici du premier tome, ce volume regroupe 10 dessinateurs et coloristes, plus 5 scénaristes autour de 8 histoires de fantômes.

Soyons clair, l'intention première semble avoir été pour Christophe Bec de trouver du boulot à ses copains. En effet, s'il y a 8 histoires, la page de garde et le site officiel mentionnent 9 références, c'est à dire, en comptant la page 7, qui est une illustration de Massimo Carnevale intitulée Haunted House, et qui lui permet par ce seul fait d'être crédité au générique.

Pour le reste, on est face à un ensemble hétéroclite qui a tendance à coller la migraine, tant l'intention de départ se perd dans une vacuité de plus en plus essoufflante. De mal en pis, les histoires sont de plus en plus pénibles, et non seulement on n'arrive pas à y croire, mais le style narratif est bien souvent pauvre. Dans cet inutilité manifeste, les efforts entrepris au début sont lamentablement abandonnés pour les deux dernières nouvelles. L'avant-dernière raconte une histoire qui pourrait peut-être être une histoire de fantômes, parce que y a des gens qui croient que c'est ce qu'on leur a dit, mEul' chien noir dans eul' sous-marin !
Eul' chien noir dans eul' sous-marin !
ais après vérification... en fait c'est pas vrai, fausse alerte ! La dernière est un pseudo-pamphlet contre la folie des conquistadors pour répondre avec panache aux bastions de fanatiques qui défendent, encore aujourd'hui avec ferveur, l'invasion de l'Amérique du sud par les Espagnols et les Portugais, et nous savons qu'ils sont nombreux.

On se retrouve donc avec 8 histoires qui ressemblent à une illustration collective de blogs internet, où des boutonneux amateurs de tarot commentent, avec force fautes d'orthographe, le dernier documentaire paranormal de TF1, où on relate les dernières apparitions de la dame blanche à Juvisy, vers 23h47, après le passage du RER D.

D'ailleurs de Dame-Blanche, il en est question, mais version voie ferrée réunionnaise, avec en featuring la caverne eud' du Diab' en Savoie (là où il hiberne), rajoutez le sous-marin U-65 de l'armée allemande, censé être maudit, et saupoudrez d'un peu de Hollandais-Volant, dont le prélude aux exactions est ici commenté par le Diab' himself (qui a, pour le coup, quitté sa caverne), et vous avez l'intégrale des histoires que se racontent les scouts, à la veillée au coiLa dame blanche eud' dans eul' RER
La dame blanche eud' dans eul' RER
n du feu, en se collant la lampe torche sous le menton pour se faire peur avant d'aller se coucher.

Seule l'histoire d'une famille habitant Sarajevo pendant la guerre, Stara Luda, arrive, par l'aspect familier d'un événement encore proche, à être touchant dans son aspect tragique, et à se prévaloir de quelques prétentions esthético-stylistiques, par cet artifice simple mais assez efficace de l'opposition noir et blanc/couleurs.

Devant cette impression de se faire raconter l'histoire terrifiante de l'ancien propriétaire de la maison que l'on vient juste de louer, pour les vacances, par le plus vieux paysan du village et pour tout le reste, on préférera rester loin de cette BD, de peur de choper une malédiction indélébile. Et si vous n'êtes pas superstitieux, dites-vous que votre investissement restera infructueux et irrécupérable et que vous passerez des vacances pourries.